Dans une interview publiée début février par le magazine « Time », Kate Upton a accusé l’homme d’affaires franco-marocain de l’avoir harcelée et de l’avoir forcée à des attouchements à plusieurs reprises lors de séances photo pour la marque en 2010. | Emma McIntyre / AFP

Le cofondateur de la marque de prêt-à-porter Guess, Paul Marciano, a été écarté de toute responsabilité opérationnelle en attendant les résultats d’une enquête sur des accusations de harcèlement sexuel contre lui.

Le conseil d’administration de Guess a formé « un comité spécial comprenant deux directeurs indépendants pour superviser l’enquête en cours sur les accusations de conduite inappropriée » de M. Marciano, a précisé la société dans un communiqué, mardi 20 février. La marque est installée à Los Angeles. Paul Marciano, qui l’a créée en 1981 avec son frère, en détient 17 % des parts.

« Le conseil d’administration et M. Marciano ont convenu que M. Marciano n’assumerait plus ses responsabilités opérationnelles (…) en attendant la fin de l’enquête », a ajouté la société, soulignant « prendre très au sérieux toute accusation de comportement sexuel inapproprié ». « Je me suis engagé auprès de la société à coopérer pleinement », a déclaré de son côté M. Marciano, 65 ans, cité lui aussi dans le communiqué.

Accusations de Kate Upton

Paul Marciano a été publiquement accusé de harcèlement et d’abus sexuels par la mannequin Kate Upton. Dans une interview publiée début février par le magazine Time, Upton a accusé l’homme d’affaires franco-marocain de l’avoir harcelée et de l’avoir forcée à des attouchements à plusieurs reprises lors de séances photo pour la marque en 2010.

M. Marciano a qualifié ces accusations d’« absolument fausses » et « absurdes », et assuré n’avoir jamais touché Kate Upton « de façon inadéquate ». Le monde de la mode est lui aussi pris dans la tempête du mouvement anti-harcèlement #MeToo, qui a vu de nombreux hommes de pouvoir accusés de harcèlement ou d’abus sexuels dans la foulée de l’affaire Weinstein.

Plusieurs photographes de mode ultra-célèbres ont été écartés, comme Terry Richardson, Bruce Weber ou Mario Testino. Vendredi, après avoir interrogé quelque 50 mannequins, le Boston Globe a publié une grande enquête mettant en cause le comportement d’au moins 25 photographes – dont le Français Patrick Demarchelier – stylistes, directeurs de casting et autres professionnels du secteur.