Au quatrième jour de l’offensive aérienne menée par le pouvoir syrien et son allié russe contre la Ghouta orientale, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a réclamé, mercredi 21 février, l’accès à cette enclave rebelle située en périphérie de Damas, et assiégée depuis cinq ans.

« Les violences risquent vraisemblablement de causer davantage de souffrances dans les jours et les semaines à venir, et nos équipes doivent être autorisées à se rendre dans la Ghouta orientale pour porter secours aux blessés », a rappelé Marianne Gasser, représentante du CICR en Syrie.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), au moins 24 civils, dont trois enfants, sont morts mercredi dans de nouveaux bombardements.

Les frappes se sont concentrées sur la localité de Kfar Batna, où 22 civils sont morts tués par les barils d’explosifs largués par les avions du régime, a précisé l’OSDH. Deux autres civils sont morts dans la localité de Jisrine.

400 000 personnes prises au piège

Mardi 20 février, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) avait fait état d’au moins 45 civils tués, dont 12 enfants. La veille, au moins 100 civils, dont 20 enfants étaient morts, d’après le dernier relevé de l’organisation non gouvernementale.

C’est le plus lourd bilan de pertes civiles en une journée dans les combats dans cette région depuis le début de 2015, selon l’organisation. Les hôpitaux peinent à faire face à l’afflux de blessés – quand ils ne sont pas détruits par les bombardements.

Aujourd’hui près de 400 000 personnes sont encore prises au piège dans cette zone. La population y résidant encore subit des privations de nourriture et de médicaments ; le prix des denrées y flambe.

Cette situation touche, en particulier, les enfants, qui composent, selon l’Unicef, la moitié de la population de la zone. La situation est telle que l’ambassadeur français auprès de l’Organisation des Nations unies, François Delattre, parlait au début de février d’un siège « digne du Moyen Age ».