Donald Trump s’est plié à une séance d’écoute des familles endeuillées à la Maison Blanche. / MANDEL NGAN / AFP

Et si les enseignants portaient des armes pour protéger les élèves en cas d’attaque semblable à celle qui a fait 17 morts la semaine dernière dans un lycée de Floride ? C’est ce qu’envisage le président américain Donald Trump. « Evidemment, cela s’appliquerait uniquement aux enseignants sachant manier une arme », a-t-il concédé, mercredi 21 février, en suggérant d’armer 20 % des effectifs des équipes pédagogiques.

Les professeurs concernés porteraient leur arme de façon dissimulée et suivraient une formation spéciale préalable, a précisé le président, sans annoncer de décision tranchée sur cette question éminemment controversée.

Le chef d’Etat a par ailleurs promis de prendre des mesures « fortes » sur les vérifications des antécédents judiciaires et psychiatriques des acheteurs d’armes, en recevant à la Maison Blanche des rescapés de la fusillade de Floride. « Nous allons y aller très fort sur les vérifications d’antécédents », a déclaré le président américain.

Les parents sermonnent le président

Le locataire de la Maison Blanche a aussi promis la « fermeté » sur l’âge légal pour acheter une arme à feu, après que de nombreuses personnes ont relevé que Nikolas Cruz, le tueur de Floride, avait pu acquérir à 19 ans un fusil semi-automatique, alors qu’il faut avoir au moins 21 ans pour acheter de l’alcool. Il a critiqué le concept d’écoles sanctuaires où aucune arme n’est tolérée, en estimant que de tels sites jouaient un rôle d’aimant pour les « maniaques », qu’il a assimilés à des « lâches » qui privilégieraient les cibles où ils risquent de ne pas se faire tirer dessus en réponse.

De son côté, une jeune élève du lycée de Parkland (Floride) Julia Cordover a demandé au président Trump de « prendre les bonnes décisions » pour qu’une telle tragédie ne se reproduise pas. Donald Trump s’est plié à une séance d’écoute des familles particulièrement émouvante. Il a ainsi été interpellé par des amis d’adolescents tués à Parkland, l’un d’eux en larmes au bord de la rupture, et par des parents éplorés.

« Le 11-Septembre s’est produit une fois, et les problèmes ont été résolus. Combien d’écoles, combien d’enfants doivent-ils tomber sous les balles ? », a demandé Andrew Pollack, dont la fille de 18 ans, Meadow, a été tuée au lycée Marjory Stoneman Douglas mercredi dernier. « En tant que pays, nous avons échoué à protéger nos enfants. Cela ne devrait pas se produire. Lorsque je vais prendre l’avion, je ne peux pas emporter une bouteille d’eau, mais nous laissons un être bestial pénétrer dans une école et s’en prendre à nos enfants. »