A Parkland, le 18 février. / John McCall / AP

Sa proximité avec la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes, est assumée. Donald Trump l’a montré de nouveau, le 22 février, en réaffirmant sa volonté d’armer des enseignants dans les écoles. Mais l’annonce qu’un policier armé se trouvait dans le lycée lors de la fusillade en Floride (17 morts), sans être intervenu, a attisé encore un peu plus la polémique. Scott Israel, le shérif du comté de Broward où se trouve l’établissement visé par la tuerie, a en effet reconnu que l’un de ses adjoints était en poste, armé et en uniforme, au moment du drame. « Il aurait dû entrer, aborder le tueur et tuer le tueur », a insisté le shérif, annonçant que son adjoint avait démissionné après avoir été mis à pied. Deux autres agents font l’objet d’une enquête afin de déterminer « s’ils auraient pu ou auraient dû faire davantage ».

Dans une série de Tweet matinaux, le président américain avait pourtant défendu l’idée d’armer les enseignants, alors que cette mesure très controversée est catégoriquement rejetée par nombre d’élus du Congrès, démocrates comme républicains. « Une école “sans armes” attire les mauvaises personnes », a lancé Trump. « Des enseignants/entraîneurs très bien formés et adeptes des armes résoudraient le problème instantanément avant que la police arrive. GRAND POUVOIR DE DISSUASION ! », a-t-il renchéri, affirmant que les fusillades duraient en moyenne « trois minutes » alors qu’il fallait « cinq à huit minutes » à la police pour arriver sur place. Selon lui, environ 20 % des enseignants pourraient, avec la formation adéquate, porter une arme de façon dissimulée, ce qui leur permettrait de « riposter immédiatement ».

« Nous vous attendions »

La NRA, qui a soutenu sans réserve Donald Trump tout au long de sa campagne, est aussi montée au créneau pour dénoncer la « politisation honteuse » de la tragédie de Floride, selon les mots de son dirigeant, Wayne LaPierre. La NRA est vent debout contre tout relèvement de 18 à 21 ans de l’âge légal pour acheter une arme – une piste désormais soutenue par M. Trump. Le président américain a salué ses dirigeants comme de « grands patriotes ». La veille, pourtant, en rencontrant les rescapés de la tuerie, il se disait à l’écoute de toutes les suggestions.

L’équation est délicate pour le président septuagénaire, qui doit également composer avec une forte mobilisation des lycéens à travers les Etats-Unis, déterminés à donner de la voix après ce nouveau drame, et à ne plus se contenter des mines contrites et « pensées et prières » des élus des deux bords. Un grand rassemblement est prévu le 24 mars à Washington. Barack Obama, plutôt discret depuis son départ de la Maison Blanche, leur a apporté jeudi matin un soutien appuyé. « Quelle inspiration de voir une nouvelle fois tant d’élèves intelligents et courageux se battre pour leur droit à grandir en sécurité », a-t-il écrit sur Twitter. « Nous vous attendions. Et nous vous soutenons », a ajouté l’ancien président démocrate.