Les salariés d’Air France, en grève, à l’aéroport Roisyy- Charles-de-Gaulle, le 22 février. / PHILIPPE LOPEZ / AFP

« Ce n’est que le début », prévient le tract de l’intersyndicale des dix organisations d’Air France (FO, SNPNC, CGT, UNSA, SPAF, SNPL, Alter, SUD, CFTC, SNGAF), au lendemain de la grève du 22 février. Pour ces syndicats, la première journée a été « un grand succès ». Sandrine Techer, secrétaire de section du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC), se fait même lyrique : « Cela a été une belle journée, qui sera inscrite dans l’histoire du syndicalisme » d’Air France.

Pour la première fois depuis 1993, dix organisations représentant toutes les catégories de personnels, des pilotes aux hôtesses en passant par les salariés au sol, avaient appelé ensemble à une journée de grève. Selon les décomptes des syndicats, « plus de 300 vols ont été annulés jeudi », se félicite Mme Techer. Dans le détail, plus de 56 % des vols court et moyen-courriers ont été annulés, de même que 51 % des long-courriers.

Réunion des syndicats le 5 mars

Mais, pour l’intersyndicale, le combat continue. « La balle est dans le camp de la direction », analyse la représentante syndicale. Pour l’heure, cette supplique reste un vœu pieu. « Il n’y a aucune prise de contact avec la direction », se désole Sandrine Techer.

A l’augmentation générale des salaires de 6 %, réclamée par les syndicats, Air France oppose « la nécessité de maintenir un équilibre réaliste entre la rétribution des efforts de chacun et le maintien de conditions économiques permettant les investissements pour la croissance ». In fine, avait laissé entendre Air France, les revendications des syndicats pourraient au total éponger la presque totalité des bénéfices de la compagnie en 2017, qui ont atteint 590 millions d’euros.

Toutefois, la fermeté de la direction pourrait pousser l’intersyndicale à renforcer son action. Air France doit revenir à la table des négociations « si elle ne veut pas d’un deuxième conflit. Faute d’avancées de la direction, le mouvement va se durcir », prévient Mme Techer. Les dix organisations qui composent l’intersyndicale ont prévu de se réunir à nouveau le 5 mars. Avec ce délai, « nous laissons à Air France le temps de réfléchir », indique Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL).

Sans attendre, les pilotes se préparent déjà à un éventuel conflit de longue durée. Le SNPL a lancé, jusqu’au 14 mars, une consultation auprès de ses adhérents pour obtenir leur feu vert pour appeler à des grèves de plus de cent quarante-quatre heures cumulées.