La skieuse américaine Mikaela Shiffrin, à Pyeongchang, le 20 février 2018. / LEONHARD FOEGER / REUTERS

Les Jeux olympiques, ce sont des médailles, des pleurs et des phrases. Beaucoup de phrases, presque autant qu’il y a de journalistes pour les recueillir auprès des sportifs qui les prononcent ou qui les écrivent sur Twitter. Ceux de Pyeongchang (Corée du Sud), du 9 au 25 février, n’ont évidemment pas fait exception. Florilège non exhaustif de déclarations. Et dans le désordre.

La plus sudiste

« Venant du Sud, j’ai peut-être tendance à avoir le sang chaud. Les mots ont donc dépassé ma pensée. »

Septième de l’épreuve du géant, le skieur Mathieu Faivre a fait amende honorable. Mais il a tout de même dû quitter l’équipe de France plus tôt que prévu pour la déclaration suivante, juste à la fin de sa course, balayant une question sur les performances de ses compatriotes : « Si vous saviez ce que j’en ai à faire du tir groupé collectif… Je suis là pour ma pomme, pour faire ma course… »

La plus nocturne

« J’ai dû réveiller dans la nuit en toute urgence le ministère des affaires étrangères, déclencher les services de l’ambassade en Corée, envoyer immédiatement un télégramme gouvernemental à Bach [Thomas, de son prénom, le président du Comité international olympique]. Je lui ai dit ce que je pensais, mais plus gentiment. C’est tout à fait honteux. »

Alexandre Loukachenko, président de la Biélorussie depuis 1994, a peu goûté la défaite prématurée d’Anton Kushnir, médaillé d’or en ski acrobatique lors des précédents Jeux olympiques d’hiver. Pour information, M. Kushnir est également de nationalité biélorusse.

La plus mathématique

« A l’entraînement, ça se passe bien. Je me sens juste épuisée psychologiquement. C’est comme si on vous mettait devant une copie de maths, et que vous devez faire des calculs intenses pendant quinze heures : à un moment donné, vous pétez un câble. »

La biathlète française Justine Braisaz, au bord des larmes, raconte avec franchise ses échecs au tir : 10e en sprint, 34e en poursuite et 55e en individuel. C’était avant d’obtenir la médaille de bronze grâce à l’épreuve du relais.

La plus virale

« Je pense qu’après la première manche j’ai voulu me trouver une excuse. […] Je ne me sens pas malade maintenant, je ne crois pas que j’ai un virus. »

Mikaela Shiffrin l’a reconnu à l’issue du slalom, dont elle a fini 4e. Après la première manche, la skieuse du Colorado avait d’abord déclaré souffrir de « quelque chose qui ressemble à un virus » et qui aurait expliqué ses vomissements au départ de la course.

L’Américaine s’est rattrapée en gagnant la médaille d’or sur l’épreuve du slalom géant et en nous gratifiant de la citation suivante :

« Les médailles, je les mets dans des chaussettes ! J’ai entendu avant Sotchi [en 2014] que c’était un bon endroit pour conserver sa médaille, parce que c’est à peu près sûr et facile à ranger. »

La plus sylvicole

« Primo, terminer avant qu’ils éteignent la lumière. Deuzio, ne pas se prendre un arbre. »

Telle fut la feuille (de route) de Pita Taufatofua, qui a, finalement, rempli ses deux objectifs : le porte-drapeau dénudé et huilé du royaume des Tonga a terminé la course à un horaire diurne… et à l’avant-avant-dernière place du 15 km de ski de fond.

La plus buccale

« Je veux me battre pour prouver mon innocence. […] La seule possibilité est que j’ai accidentellement et inconsciemment mis une substance interdite dans ma bouche. »

La main sur le cœur, Kei Saito a tenté d’expliquer pourquoi il a été le premier sportif de ces Jeux à avoir été contrôlé positif à une substance interdite par la patrouille antidopage : un diurétique, en l’occurrence.

La plus nicotinée

« On a l’impression que le tir, c’est un sport de gros qui fume des clopes. Mais finalement, c’est un sport qui coûte une énergie folle. »

Martin Fourcade est le Français plus titré dans l’histoire des Jeux olympiques : deux titres à Sotchi 2014, trois autres à Pyeongchang 2018. Auxquels s’ajoute la citation ci-dessus, pas la moins savoureuse, après un sans-faute au tir.

La plus rétribuée

« Je ne l’enlève pas, car c’est mon sponsor. »

Ester Ledecka a ainsi justifié sa volonté de conserver son masque de ski pendant la conférence de presse consécutive à sa médaille d’or en super-G. La skieuse tchèque, qui a surtout un vécu de snowboardeuse (tchèque également), s’est ensuite sentie obligée d’ajouter, tout sourire : « Non, en fait, je ne pensais pas être à la conférence de presse, et comme je ne suis pas maquillée, je garde mon masque… »

La plus sentimentale

« Apparemment, c’est la Saint-Valentin… J’ai tout oublié de ça, car je suis aux Jeux, et je suis célibataire. Quelqu’un est libre ici aussi pour sortir avec moi #pourquoipas ? »

Petite annonce de l’Américaine Lindsey Vonn sur son compte Twitter, avant l’épreuve de descente, que la skieuse a bouclée à la troisième place.