La délégation française lors de la cérémonie de clôture. / KIM HONG-JI / REUTERS

Pour l’équipe de France, les Jeux olympiques de Pyeongchang ont pris fin, dimanche 25 février au matin, après la fin de l’épreuve de bobsleigh à 4. En décrochant la 11place, les Bleus ne sont pas parvenus à décrocher la 16e médaille française des Jeux olympiques, ce qui aurait constitué un nouveau record, après les quinze obtenues à Sotchi en 2014. A l’heure de dresser le bilan français de ces Jeux, Denis Masseglia, le président du Comité national olympique français (Cnosf), a résumé ces quinze jours en une phrase : « Merci Martin ».

Avec trois titres, le biathlète Martin Fourcade s’impose comme l’homme de ces Jeux chez les Bleus. Et le porte-drapeau a donné l’exemple à la délégation française, qui, si elle ne remplit pas les objectifs annoncés en amont des Jeux, a signé « un excellent bilan », selon le président de la Fédération française de ski, Michel Vion.

Record de Sotchi égalé

Côté pile de la médaille, et l’encadrement bleu l’a largement mis en avant lors de la conférence de presse de fin de JO, le résultat : avec quinze médailles, la France égale son record de Sotchi. Et « avec cinq médailles d’or, on a établi notre meilleure performance aux JO d’hiver », a souligné Denis Masseglia. Si, à trois reprises, les Bleus étaient revenus des Jeux avec quatre titres en une édition (à Sotchi 2014, à Salt Lake City 2002 et Grenoble 1968), ils n’avaient jamais dépassé ce cap. Et le président du Cnosf de remercier Martin Fourcade – à ses côtés sur l’estrade – « le meilleur de ces Jeux, avec Klaebo », qui a permis à la France de réaliser – techniquement, les médailles n’ayant pas la même valeur – les meilleurs Jeux de son histoire.

Avec quinze médailles (5 en or, 4 en argent, 6 en bronze), la France se retrouve à la 9e place du classement final, loin derrière la Norvège, qui a survolé la compétition (avec un total de 39 médailles, dont 14 en or). Et peut notamment se féliciter de son bilan en ski alpin, chez les hommes, en biathlon, ou dans les disciplines acrobatiques (ski de bosses et snowboardcross notamment) en dépit d’un raté en skicross. Quant au ski de fond hexagonal, avec deux médailles de bronze, il multiplie par deux son total de récompenses olympiques.

« De grosses satisfactions, et pas mal de déceptions »

Côté face, quelques regrets. Si le président de la FFS, Michel Vion, insiste sur « les bons résultats » de ses troupes (avec quatorze médailles, sa fédération est en tête des bilans JO, été et hiver confondus), on reste en deçà de l’objectif affiché de vingt médailles. « Il faut distinguer objectif et ambition », justifie-t-il, rappelant les raisons ayant mené à répéter ces « ambitions » : l’empilement de médailles mondiales dans les disciplines olympiques. Après vingt et une en 2015, l’équipe de France dans son ensemble en avait récolté vingt-trois en 2017.

Exprimant son « grand respect pour nos athlètes qui, pour la plupart, ont réalisé leur meilleure compétition ici aux Jeux », le président de la FFS souligne les « grosses satisfactions », mais ne dissimule pas les « déceptions ». Et de citer les épreuves cochées comme potentiellement médaillables où les athlètes (à commencer par Tessa Worley en géant dames) ne sont pas parvenus à atteindre leurs objectifs. Mais Michel Vion insiste pour ne « pas blâmer les athlètes » au « comportement remarquable ».

Outre le ski alpin côté dames, où la France demeure sans médaille depuis 2002, l’encadrement bleu avait misé sur une seconde médaille en ski de bosses (avec Benjamin Cavet), une en ski half-pipe (Tess Ledeux), des résultats en skicross après le triplé de Sotchi, et espérait voir le pari de Jason Lamy Chappuis (combiné nordique) s’avérer gagnant. Par ailleurs, avec « cinq places de 4e, dont une à quatre centièmes près, dix places de 5e et plusieurs de 6e, on n’était pas loin de nos objectifs », martèle le président de la FFS.

« Une médaille, enfin » en patinage

Côté sports de glace, une fois passée la déception de la médaille d’argent des danseurs Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, le président de la Fédération française des sports de glace (FFSG), Didier Gailhaguet s’est réjoui d’avoir, enfin, obtenu une médaille, que sa fédération attendait depuis 2002 et le sacre de Marina Anissina et Gwendal Peizerat à Salt Lake City. « Une médaille, enfin ! Ça faisait longtemps que nous l’attendions. Grâce à Gabriella et Guillaume, le sortilège est enfin vaincu. »

Et le patron de la glace hexagonale de marteler qu’on « ne vient pas aux JO pour prendre de l’expérience ». Comme une réponse aux polémiques venue de la luge où l’équipe de France, qualifiée, n’a pas été du voyage en Corée, faute de chance de médailles.

Avec cinq médailles, dont trois titres, le biathlon est une fois de plus le principal pourvoyeur de médailles de la délégation française. Depuis les Jeux de Turin (2006) et les titres de Florence Baverel-Robert et Vincent Defrasne, c’est devenu une habitude. De quoi inciter Michel Vion à mettre ce sport parmi les « trois principales disciplines » à mettre en avant en vue des prochains Jeux. Avec le ski alpin et le ski de fond, les « seules disciplines pratiquées en loisir » en France.

Et tant pis pour les disciplines ayant moins le vent en poupe : à demi-mots, le président de la FFS confie que le ski half-pipe, qui a apporté une médaille d’argent par Marie Martinod, ne sera pas la priorité de ses services dans les années à venir, dans la mesure où ses figures de proue – Kevin Rolland et la double médaillée olympique – devraient prendre leur retraite dans les années à venir. Le patron du ski et du snowboard hexagonal préfère mettre l’accent sur le slopestyle qui, s’il a déçu à Pyeongchang avec la chute lors des qualifications de Tess Ledeux (16 ans seulement), bénéficie d’infrastructures dans toutes les stations de France et se développe beaucoup.

Cette mise en avant des « sports à potentiel », magnifiée par la Norvège lors de ces Jeux, devrait se poursuivre en vue de la prochaine olympiade, en France.