Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a souhaité dimanche, lors de l’émission « Questions politiques », que la trêve humanitaire demandée par l’ONU samedi puisse être « mise en œuvre dès aujourd’hui », quelques heures après de nouveaux bombardements du régime syrien sur la Ghouta orientale.

« Les bombardements ont continué ce matin, [la résolution de l’ONU] a été votée hier soir. C’est un premier pas et il faudra faire en sorte qu’elle puisse être […] mise en œuvre dès aujourd’hui. »

Dans ce texte adopté à l’unanimité samedi après de longues négociations, le Conseil de sécurité demande la mise en place d’un cessez-le-feu de trente jours en Syrie pour permettre la distribution d’aide humanitaire et l’évacuation des blessés.

Ignorant cet appel, le régime de Bachar Al-Assad a continué de mener des frappes aériennes et des tirs d’artillerie sur plusieurs localités de la Ghouta orientale, dernier fief rebelle aux portes de Damas visé, depuis le 18 février, par une campagne de bombardements particulièrement meurtrière, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Entretien entre Macron, Merkel et Poutine

Le président de la République, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, devaient s’entretenir dans la journée avec le président russe, Vladimir Poutine, sur l’application de la trêve en Syrie, a rappelé M. Griveaux.

« Il y avait des discours, désormais on a une résolution adoptée à l’unanimité au Conseil de sécurité des Nations unies. Donc on est passé à une étape importante de notre diplomatie. Est-ce que ça règle tous les problèmes ? Non. Est-ce que d’un coup de baguette magique la situation du peuple syrien, qui vit ce drame depuis sept ans, va s’arrêter ? Non. Mais c’est un premier pas qui était indispensable. »

Interrogé sur les mesures de rétorsion promises par la France en cas d’utilisation d’armes chimiques en Syrie, M. Griveaux a réaffirmé que « si la ligne rouge est franchie, (…) des sanctions seront prises », tout en soulignant qu’une « commission d’enquête internationale » pour en apporter la preuve avait « été demandée ».

« Aujourd’hui, nous n’avons pas, de manière établie par nos services, la preuve que des armes chimiques proscrites par les traités ont été utilisées contre les populations civiles », avait affirmé le président de la République, le 14 février, devant l’Association de la presse présidentielle.