Dans la Ghouta orientale, à proximité de Damas, le 23 février. / AMMAR SULEIMAN / AFP

Le conseil de sécurité de l’ONU a voté samedi 24 février une trêve de trente jours en Syrie, « pour une pause humanitaire durable ». Mais malgré ce cessez-le-feu réclamé par l’ONU les bombardements sur la Ghouta orientale, fief rebelle à proximité de Damas, qui subit une intense campagne aérienne de la part du régime ces derniers jours, continuaient dimanche 25 février selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Les bombardements ont toutefois baissé en intensité précise l’OSDH.

« Les raids ont repris dimanche matin, avec deux frappes contre le secteur de Chifouniya, à la périphérie de Douma », la grande ville de la Ghouta orientale, a précisé l’OSDH. Cette région située à l’est de Damas est visée depuis une semaine par des bombardements du régime qui ont tué plus de 500 civils depuis le 18 février.

La campagne de bombardements du régime sur la Ghouta orientale, d’une rare intensité même pour un pays ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 340 000 morts, a été lancée en prélude à une offensive terrestre pour reprendre cette région qui a échappé à son contrôle peu après le début du conflit.

Les groupes rebelles s’engagent à respecter la trêve

Dimanche, les deux principaux groupes rebelles contrôlant la Ghouta orientale, Jaich al-Islam, et Faylaq al-Rahmane, se sont engagés à respecter le cessez-le-feu humanitaire réclamé par une résolution du Conseil de sécurité. Cette résolution réclame la mise en place « sans délai » d’une trêve d’un mois en Syrie pour permettre la livraison d’aide humanitaire et l’évacuation des blessés graves.

Dans un communiqué, le groupe rebelle islamiste Jaich al-Islam s’est engagé « à protéger les convois humanitaires qui vont entrer dans la Ghouta » orientale, en « se réservant un droit de réponse immédiate à toute violation commise » par les forces du régime.

Dans un communiqué séparé, un autre groupe rebelle islamiste, Faylaq al-Rahmane, s’est également engagé à « respecter le cessez-le-feu » et à « faciliter l’entrée de toutes les aides de l’ONU dans la Ghouta orientale », en soulignant son « droit de légitime défense et de réponse à toute agression ».

La Ghouta orientale, au cœur du conflit syrien

Ancien « poumon vert » de Damas, situé à l’est de la capitale de la Syrie, la Ghouta orientale est un fief rebelle qui fait, depuis 2013, l’objet de bombardements quasi quotidiens.

Cette année-là, le conflit prend un nouveau tournant dans la zone avec des attaques chimiques dans les alentours de Damas ; en mai, les journalistes du Monde sur place sont les premiers à être témoins d’attaques chimiques lancées à l’entrée de la capitale durant plusieurs jours. Mais c’est surtout lors d’un massacre durant la nuit du 21 août de la même année que ces armes sont utilisées massivement.

A partir de 2015, des dizaines de civils sont affectées par les pénuries de nourriture et de médicaments.

Depuis l’été 2017, la région est censée être une des « zones de désescalade » créées en vertu d’un accord entre la Russie, l’Iran — principaux soutiens du régime — et la Turquie, qui appuie l’opposition. Mais les bombardements n’ont jamais cessé. Le 5 février, le régime lance une offensive aérienne d’une intensité inédite.

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