Neymar, touché à la cheville, le 25 février, face à l’Olympique de Marseille. / Thibault Camus / AP

La scène a totalement éclipsé la nette victoire (3-0) du Paris-Saint-Germain contre l’Olympique de Marseille, dimanche 25 février, lors du « clasico » qui a clôturé la 27e journée de Ligue 1. L’écran géant du Parc des Princes indique 22 h 39 lorsque Neymar s’écroule sur la pelouse, en larmes, les mains sur son visage. Après un duel avec le Phocéen Bouna Sarr, la star brésilienne vient de se tordre sévèrement la cheville. Régulièrement « fauché » par les défenseurs marseillais, l’attaquant s’est, cette fois, blessé tout seul.

Sous le regard médusé de son entraîneur, Unai Emery, et du président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, Neymar est exfiltré du terrain sur une civière. Consterné, le public du Parc ovationne alors le joueur, à l’origine du but contre son camp de Rolando et auteur d’une passe décisive à Edinson Cavani. Jusqu’à sa sortie, à la 81e minute de la partie, le Brésilien avait fait ronronner de plaisir les supporteurs parisiens. Dribbles ingénieux, raids percutants et toucher de balle soyeux : il donnait l’impression de vouloir faire oublier son expulsion, lors de son premier clasico, en octobre, au Stade-Vélodrome.

Le staff du PSG optimiste

Au coup de sifflet final, la stupeur a gagné le vestiaire parisien tandis que commentateurs et consultants se prononçaient à la hâte, tels les médecins de Molière, sur le degré de gravité de la blessure. Il faut dire que ce pépin physique tombe au plus mauvais moment. Dans huit jours, le PSG reçoit le Real Madrid de Cristiano Ronaldo au Parc, en huitièmes de finale retour de Ligue des champions. Battus (3-1) à l’aller, les Parisiens devront-ils se passer de leur principal atout offensif, le 6 mars ?

Le compte à rebours est donc lancé pour le Brésilien, qui a quitté le Parc, la cheville strappée, s’appuyant sur des béquilles. Le joueur de 26 ans est d’ores et déjà forfait pour la réception de Marseille, mercredi 28 février, en quarts de finale de Coupe de France.

Loin de s’appesantir sur le succès contre l’OM, les cadres du PSG sont revenus sur la blessure de leur star. Le capitaine brésilien Thiago Silva a évoqué la « cheville déjà gonflée » de son compatriote. En conférence de presse, Unai Emery a, lui, tenté d’envoyer un message rassurant.

« Le premier examen dans le vestiaire a dit que c’était une torsion, on va faire un examen médical pour savoir ce qu’est cette torsion, a déclaré l’entraîneur parisien. Neymar est plus tranquille et on va attendre cet examen, on va être optimiste» L’Ibère s’est même risqué à miser sur la présence de son homme fort, le 6 mars, face au Real, double tenant du titre. « Si je dois dire aujourd’hui soit oui, soit non, je dirais plutôt oui », a glissé Emery.

Aucune fracture, ni entorse grave

Tous les regards sont désormais tournés vers Eric Rolland, le médecin du PSG. Aucune fracture, ni entorse grave n’a été révélée par les examens réalisés dans la nuit à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Le Dr Rolland devrait donner son verdict dans une poignée de jours quant à la participation de Neymar au match face au Real. Le Brésilien a, lui, publié une photo de sa cheville strappée et de son attelle sur son compte Instagram.

Alors que le défenseur Marquinhos est également touché sur le plan musculaire, l’incertitude et la crispation règnent donc au sein du vestiaire parisien avant la réception de la « Maison blanche », dont l’infirmerie est également bien garnie (Kroos, Modric, Marcelo). Un forfait de la star brésilienne obligerait Unai Emery à chercher d’autres options pour déstabiliser l’effectif entraîné par Zinédine Zidane. Les belles performances de l’Argentin Angel Di Maria, pourtant relégué sur le banc des remplaçants, le retour en forme de Thiago Silva, laissé sur la touche à Madrid, et la montée en puissance de la sentinelle Lassana Diarra, unique recrue hivernale du PSG, constituent pourtant de bons signaux avant la réception des Galactiques.

Surtout, cette séquence anxiogène renvoie au montant record investi (222 millions d’euros), en août 2017, par les dirigeants parisiens pour enrôler Neymar, joueur le plus cher de l’histoire du football et vitrine commerciale de son équipe. En principe, le Brésilien était censé percer le plafond de verre qui circonscrit jusqu’à présent les visées européennes du fonds Qatar Sports Investments, propriétaire du PSG depuis 2011.

Traumatisé par son élimination, en mars 2017, par le FC Barcelone (4-0, 1-6) en huitièmes de finale de Ligue des champions, le club de la capitale a été régulièrement confronté à l’indisponibilité de ses cadres lors des joutes européennes. Au printemps 2015, le PSG avait été éliminé (1-3, 0-2) par les Catalans en quarts de finale du tournoi. Il était alors privé de ses « tauliers » Thiago Motta et Thiago Silva, blessés. L’Italien Marco Verratti et le Suédois Zlatan Ibrahimovic étaient, eux, suspendus au match aller.

Largement dépendant des performances de son no 10, le PSG serait-il en mesure de renverser la table, le 6 mars, si d’aventure il devait se passer de ses services ? Le feuilleton Neymar devrait durer encore quelques jours.