Dans un direct, Alex Jones a affirmé que l’avertissement qu’il avait reçu symbolisait la fin d’un internet libre. / YouTube / The Alex Jones Channel

Pour Alex Jones, la nouvelle ne passe pas. Dans une vidéo diffusée en direct sur l’une de ses chaînes YouTube, l’animateur et célèbre théoricien du complot s’emporte : « S’ils ferment ma chaîne, c’est qu’ils vont fermer Internet », vocifère-t-il. La raison de sa colère : un avertissement donné par YouTube à sa principale chaîne, The Alex Jones Channel (2,2 millions d’abonnés), qui héberge les contenus de son média Infowars.

Une vidéo conspirationniste vue 200 000 fois

Si Alex Jones a écopé d’un strike, c’est pour avoir diffusé une vidéo conspirationniste le 20 février. A l’intérieur, il était question de la fusillade du lycée de Parkland en Floride survenue six jours plus tôt, et plus précisément de l’un de ses survivants, David Hogg.

Dans le contenu d’Infowars, le jeune lycéen était accusé d’être un acteur, payé pour se faire passer pour une victime. Vue plus de 200 000 fois, la vidéo s’était retrouvée en première place dans sa liste des contenus « tendances » de YouTube, avait remarqué le site spécialisé Motherboard. Elle avait ensuite été supprimée par la plate-forme.

La chaîne supprimée au bout du troisième avertissement

Samedi 24 février, la chaîne américaine CNN a révélé qu’elle avait valu à son créateur Alex Jones un avertissement. Une information confirmée au Monde par un porte-parole de YouTube.

Comme indiqué dans les règles d’utilisation de la plate-forme de partage de vidéos, le premier avertissement n’a en soit qu’une valeur dissuasive. En revanche, si la chaîne reçoit « dans un délai de trois mois » un second avertissement, son propriétaire ne pourra plus publier de nouveaux contenus pendant deux semaines. Si pendant ces deux semaines Alex Jones reçoit un troisième blâme, alors son compte sera fermé. Ouverte le 11 février 2008, sa chaîne principale ne compte pas moins de 2,2 millions d’abonnés et cumule plus de 1,5 milliard de vues.

YouTube réagit après avoir été pointé du doigt

Après la fusillade du lycée de Parkland, YouTube s’est retrouvé sous le feu des critiques, pour avoir laissé la vidéo conspirationniste d’Infowars en ligne, et qui plus est dans son onglet « tendances ». Le site s’en était expliqué, assurant dans un communiqué que le contenu en question avait été identifié à tort par un algorithme comme respectant les règles d’utilisation de la plate-forme.

En octobre dernier, l’entreprise avait déjà été pointée du doigt pour avoir mis en avant des vidéos dans lesquelles étaient égrenées des théories du complot à propos de la fusillade de Las Vegas.