Lors d’une manifestation antifasciste, le 24 février 2018, à Rome. / ANDREAS SOLARO / AFP

Le ministère de l’intérieur italien craignait le pire, samedi 24 février, alors qu’une centaine de manifestations étaient organisées dans tout le pays, à une semaine des législatives. Finalement, la journée s’est déroulée sans incident majeur.

Le plus notable s’est déroulé à Milan, en marge d’un rassemblement organisé par le parti d’extrême droite CasaPound, lors duquel son chef de file pour les législatives du 4 mars, Simone Di Stefano, a pu tranquillement revendiquer sa filiation avec le régime fasciste et même la République sociale italienne de Salo (1943-1945), quand un groupe de militants antifascistes issus des centres sociaux de la ville a voulu forcer un cordon de policiers pour en découdre, sans succès.

« Un climat rappelant les années 1970 »

Depuis l’attaque de Macerata, samedi 3 février, dans laquelle un militant de la Ligue du Nord a ouvert le feu sur des migrants africains, blessant six d’entre eux, les affrontements impliquant des militants des groupes néofascistes CasaPound et Forza Nuova et des groupes antifascistes se sont multipliés.

A Naples et Turin, des heurts entre militants d’extrême gauche et policiers ont fait plusieurs blessés, tandis que les démonstrations de force des groupes d’extrême droite se répètent, nourrissant la peur, dans les prochains jours, de violences d’une autre échelle. « C’est un climat rappelant les années 1970, a affirmé le ministre italien des finances, Pier Carlo Padoan, dans un entretien à La Stampa. Les partis politiques sous-évaluent la gravité des violences urbaines. »