Il est désormais possible de tchatter en direct avec un gendarme, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. La brigade numérique (BNum) de la gendarmerie nationale est chargée de renforcer le contact avec une population de plus en plus connectée. Cette brigade devait être inaugurée mardi 27 février par le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, dans le cadre de la police de sécurité au quotidien.

Tous les jours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, des gendarmes répondront aux questions de citoyens sur la messagerie instantanée de Facebook, par messages privés sur Twitter ou par l’intermédiaire d’une fenêtre de tchat sur le site Internet de la gendarmerie.

« On pourrait la comparer aux hotlines des fournisseurs d’accès à Internet », a expliqué le lieutenant-colonel Rémy Nollet, officier à la mission numérique de la gendarmerie. « On essaie de répondre à une demande d’une société de plus en plus connectée », a-t-il dit, tout en assurant que ce contact numérique ne se substituera pas aux autres moyens d’accès aux gendarmes (par téléphone ou en brigade territoriale notamment).

Pas de traitement des urgences

La gendarmerie est une des premières forces de sécurité intérieure à disposer d’une telle brigade en Europe, avec la police de Londres et celle des Pays-Bas, selon le lieutenant-colonel Nollet.

Une vingtaine de militaires, dont deux femmes, composent cette brigade d’un nouveau type. Installés dans une caserne de Rennes, derrière leurs écrans, les gendarmes numériques ont trois missions : renseigner ; prévenir ; orienter les citoyens. Mais ils n’ont pas vocation à traiter les urgences, qui restent de la compétence du 17 ou du 112.

Uniquement par écrit, ils répondront, par exemple, à des questions sur le code de la route, feront de la prévention contre les cambriolages ou orienteront vers le site Internet permettant de déposer une pré-plainte en ligne. Une foire aux questions de plus de six cents entrées a aussi été élaborée pour faciliter leur travail.

« Il s’agit de faciliter le premier contact avec les forces de l’ordre, qui est parfois très difficile à faire pour les victimes », a dit le lieutenant-colonel Nollet.

La BNum a pour objectif de traiter en moins de vingt-quatre heures toutes les demandes, d’où qu’elles viennent. « Il n’y a pas de limite, c’est planétaire, s’est enthousiasmé le capitaine Patrice Georget, commandant de la BNum. Si un ressortissant français à Melbourne (Australie) veut nous contacter, il peut le faire. »

S’ils constatent des faits pouvant constituer une infraction, les gendarmes de la BNum ont en outre reçu une habilitation de police judiciaire nationale, qui leur permet d’établir des procès-verbaux d’investigation et de les transmettre aux parquets compétents.