Le président en exercice du principal parti d’opposition du Zimbabwe, Nelson Chamisa, a été investi, jeudi 1er mars, candidat à l’élection présidentielle prévue cette année, la première depuis la fin des trente-sept ans de pouvoir de Robert Mugabe. « Le conseil national du parti a confirmé Me Nelson Chamisa comme son véritable chef et candidat à l’élection présidentielle de 2018 », a annoncé un porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Luke Tamborinyoka.

Cette décision, annoncée à l’issue d’une réunion de six heures de la direction du MDC à Harare, tranche, au moins provisoirement, les rivalités qui agitent le parti depuis la mort de son chef historique, Morgan Tsvangirai. Fondateur du MDC, ce dernier est décédé le 14 février à 65 ans des suites d’un cancer du côlon à Johannesburg, où il était soigné.

Avant même sa mort, les trois vice-présidents du MDC avaient revendiqué la succession du chef, malade, menaçant de faire exploser le parti à quelques mois seulement des élections. M. Chamisa, qui se prévalait d’avoir été nommé président par intérim, a finalement remporté la course pour la succession.

Premier scrutin post-Mugabe

Ces dissensions ont ouvert un boulevard au nouveau président du pays, Emmerson Mnangagwa, qui a été investi candidat du parti au pouvoir, la ZANU-PF, pour les élections générales. Cacique de l’ancien régime, M. Mnangagwa, surnommé le « Crocodile », a pris la tête du Zimbabwe après la démission forcée, en novembre 2017, du président Robert Mugabe au terme d’un règne sans partage de trente-sept ans.

Alors que les scrutins qui se sont déroulés sous l’ère Mugabe ont été le théâtre de fraudes et de violences, M. Mnangagwa a promis à plusieurs reprises que les élections seraient « justes, libres et crédibles ». Plus de 5,3 millions d’électeurs ont déjà été enregistrés pour ces élections, a annoncé jeudi à la presse la présidente de la Commission électorale, Joyce Kazembe. Mme Kazembe n’a pas annoncé la date, très attendue, du scrutin. En janvier, M. Mnangawa avait indiqué qu’elles auraient lieu « avant juillet ».