Donald Trump lors de la réunion d’urgence convoquée à la Maison Blanche, jeudi 1er mars. / Evan Vucci / AP

L’essentiel

  • Le président américain a annoncé, jeudi 1er mars, qu’il taxerait les importations d’acier et d’aluminium à hauteur respectivement de 25 % et de 10 %, à partir de la semaine prochaine.
  • Donald Trump a déclaré vouloir défendre une industrie sidérurgique américaine « décimée par des décennies de commerce inéquitable ».
  • L’annonce a suscité l’inquiétude sur tous les marchés mondiaux. A Wall Street, les actions des entreprises métallurgiques américaines ont vu leur cours s’envoler, mais la Bourse a rapidement dévissé pour finir en baisse de 1,68 %.

Le chiffre

27 %

C’est la part d’acier qui est importée par les Etats-Unis. Selon les participants à la réunion convoquée d’urgence à la Maison Blanche jeudi, la hausse des tarifs douaniers visera tous les partenaires des Etats-Unis, en particulier le Canada (16 % des importations d’acier), le Brésil (13 %), la Corée du Sud (12 %), le Mexique et la Russie (9 %), mais aussi l’Allemagne (3,8 %) et la Chine (2,2 %).

Le tweet

« Les guerres commerciales sont bonnes et faciles à gagner », a déclaré le président américain sur Twitter vendredi. Ces nouvelles taxations accroissent le risque d’une guerre commerciale généralisée.

L’annonce du président américain intervient alors que Liu He, principal conseiller économique du président chinois, Xi Jinping, se trouve en visite à Washington et que la renégociation de l’accord de libre-échange nord-américain (Alena) a repris avec le Mexique et le Canada.

Plus généralement, les Américains sont en passe de s’affranchir de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Leur jeu fonctionne parce qu’ils sont les plus gros et n’ont pas subi, jusqu’à présent, de riposte violente de leurs partenaires, soucieux d’éviter une fermeture du commerce mondial. Jusqu’au jour où les gouvernements estimeront qu’ils peuvent ou doivent faire sans les Américains.

La réaction

« Cette décision ne peut qu’aggraver les choses. Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que notre industrie est frappée par des mesures injustes. »

C’est par ces mots qu’a réagi Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qui regrette « fortement » la décision de Donald Trump. « L’UE entamera le plus tôt possible des consultations sur le règlement des différends avec les Etats-Unis à Genève », siège de l’OMC, a ajouté la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström.

L’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore la Russie ont exprimé leur inquiétude. Le ministre des affaires étrangères allemand a affirmé que « l’UE doit réagir de manière ferme aux taxes douanières punitives des Etats-Unis, qui menacent des milliers d’emplois en Europe ».

Pour le Canada, « tout tarif ou quota qui serait imposé à notre industrie de l’acier et de l’aluminium serait inacceptable », a déclaré jeudi le ministre du commerce international. Quant à la Chine, elle a demandé aux Etats-Unis de « refréner leur recours à des mesures protectionnistes » et de « respecter les règles du commerce multilatéral ».