La préfète de la Meuse, Muriel Nguyen, avait déclaré vendredi que « plus de 700 opposants (étaient) attendus » samedi et dimanche, dont « un nombre important » présente un « profil extrêmement inquiétant ». / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Malgré une interdiction de manifester décidée jeudi par les autorités, environ 300 opposants, selon la police, au Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) ont marché, samedi 3 mars, entre Bure et Mandres-en-Barrois, dans la Meuse. Le programme officiel de la manifestation prévoit aussi des discussions et débats entre les différents comités d’opposants, une marche vers le bois Lejuc, ainsi que la construction d’une « vigie » sur un terrain prêté à la lisière du bois.

C’est sur le territoire de la commune de Mandres-en-Barrois que se situe la forêt où, le 22 février à l’aube, une opération d’évacuation surprise, mobilisant 500 gendarmes et des hélicoptères, a été lancée pour évacuer une quinzaine d’opposants qui s’y étaient installés.

L’endroit a été retenu par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) pour y procéder à des forages exploratoires avant de déposer une demande d’autorisation formelle de création du site de stockage pour enfouir, dans le sous-sol argileux du village de Bure, les déchets nucléaires français les plus dangereux.

La préfecture de la Meuse avait pris jeudi soir un arrêté interdisant « toute manifestation » samedi et dimanche dans le secteur, en raison de la perspective de « troubles graves à l’ordre public ». Une interdiction qu’ont décidé d’outrepasser les opposants à ce projet qui avaient prévu depuis le début de l’année un grand rassemblement à Bure ce premier week-end de mars.

La préfète de la Meuse, Muriel Nguyen, avait déclaré vendredi que « plus de 700 opposants (étaient) attendus » samedi et dimanche, dont « un nombre important » présente un « profil extrêmement inquiétant ».

D’autres arrêtés préfectoraux ont également interdit la circulation et le stationnement à Bure et à Mandres-en-Barrois, jusqu’à lundi compris. Les opposants au nucléaire avaient déposé un référé contre cette interdiction, mais le tribunal administratif de Nancy l’a rejeté samedi matin, a indiqué le réseau Sortir du nucléaire.