L’ancienne secrétaire d’Etat Ericka Bareigts le 19 avril 2017 à l’Elysée. / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Luc Carvounas, Olivier Faure, Emmanuel Maurel et Stéphane Le Foll : quatre candidats pour un poste de premier secrétaire. Mais pas une seule femme. Le congrès du Parti socialiste, qui se tiendra les 7 et 8 avril à Aubervilliers, ressemble à une anomalie dans la formation politique qui a défendu et fait adopter la loi sur la parité en 2001. Un collectif de militantes, issu de Seine-Saint-Denis, a donc décidé d’interpeller, par une contribution thématique, les prétendants à la tête du PS, autour de la question de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le texte a été signé par 150 militants, dont l’ancienne secrétaire d’Etat chargée de l’égalité réelle, Ericka Bareigts, le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, ou encore la députée européenne Christine Revault-d’Allonnes. Intitulé « Ceci n’est pas une contribution féministe », il présente plusieurs propositions concernant les femmes, aussi bien sur le plan interne du PS que sur les futures politiques menées si jamais les socialistes revenaient au pouvoir.

« Il y a des femmes de qualité et on doit leur donner des postes. On veut aussi les former à prendre la parole en public, mettre en place des formations. Cette question ne doit pas être oubliée, c’est au cœur du PS. Si on n’est pas féministe, on n’est pas socialiste. D’où le titre de notre texte », explique Emma Antropoli, initiatrice du Réseau des femmes PS 93, qui insiste sur le caractère transmotion de sa démarche.

Répartition paritaire

Les quatre prétendants au poste de premier secrétaire ont tous rencontré et répondu au Réseau des femmes PS 93. Ils s’accordent tous sur la nécessité d’une répartition paritaire de tous les postes de direction du parti (aux niveaux national et fédéral) ; d’un porte-parolat paritaire – voire, pour M. Carvounas, réserver cette fonction à une femme puisque le premier secrétaire sera un homme ; de revoir l’organisation des réunions militantes pour privilégier le dialogue et organiser les prises de paroles en évitant que les hommes monopolisent la parole.

A propos des agressions sexuelles, ils entendent tous encourager les femmes à déposer plainte et promettent d’exclure définitivement les militants condamnés pour des faits de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle et de violences conjugales. Les candidats sont en revanche partagés sur la création d’une structure interne d’écoute, certains préférant « externaliser » cette cellule, pour éviter les interférences politiques dues à des rivalités de courants.