La figure du terrorisme « anti-impérialiste » des années 1970-1980 est de retour devant la cour d’assises de Paris. Le procès en appel de Carlos, de son vrai nom Ilich Ramirez Sanchez, pour l’attentat meurtrier du Drugstore Publicis, en septembre 1974, s’est ouvert lundi 5 mars.

Celui que l’on surnommait « le Chacal » avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en mars 2017 pour avoir lancé une grenade dans la galerie marchande du grand magasin parisien. L’attaque avait fait deux morts et 34 blessés.

Souriant, cheveux blancs sur sobre costume noir, il a levé le poing droit en entrant dans le box des accusés avant d’envoyer un baiser en direction de la presse : « Je suis un révolutionnaire professionnel, la révolution, c’est mon métier », a-t-il dit, précisant être de « nationalités vénézuélienne et palestinienne ».

Ce nouveau procès est pour lui l’occasion d’une dernière tribune pour la « résistance palestinienne » dont il se réclame.

« Fier de mon passé »

A l’issue du premier procès, la cour avait suivi les réquisitions du ministère public et estimé que « tous les éléments accumulés durant l’enquête » convergeaient vers le Vénézuélien.

Pour l’accusation, cet attentat visait à faciliter la remise en liberté d’un Japonais arrêté à Orly, membre de l’Armée rouge japonaise (ARJ) et d’une branche du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Carlos était devenu l’un des bras armés du FPLP en Europe.

La grenade jetée au Drugstore était, selon cette hypothèse, le moyen de pression choisi par Carlos pour accélérer la libération du révolutionnaire nippon.

Carlos avait dénoncé une justice politique. « Fier de [s]on passé », il avait revendiqué « 1 500 morts dont 80 de [s]es propres mains », mais toujours nié sa participation à l’attentat du Drugstore.