Il avait rejoint un groupe djihadiste en Syrie en emmenant sa fille de 18 mois, enlevée à sa mère. Hamza Mandhouj, un Franco-Tunisien de 29 ans, a été condamné mardi 6 mars à Paris à dix ans de prison.

Le tribunal correctionnel, qui a condamné le prévenu pour association de malfaiteurs à visée terroriste et soustraction d’enfant par ascendant, a assorti cette peine d’une période de sûreté de moitié.

La procureure avait requis une période de sûreté des deux tiers, la peine maximale, en raison « de son ancrage radical », « des risques qu’il a fait courir à son jeune enfant », « du chantage atroce qu’il a fait subir à sa mère ». Il y a dans ce dossier « un conflit conjugal auquel se superpose une volonté de participer au djihad armé », avait résumé la représentante de l’accusation, et « emmener sa fille pour pouvoir s’établir définitivement en Syrie » s’inscrivait dans son « but terroriste ».

Il a incité des mineurs à venir en Syrie

Le 14 octobre 2013, l’individu radicalisé, sur le point de divorcer, était passé chez ses beaux-parents chercher sa fillette, Assia, 18 mois. Il ne l’avait jamais ramenée. Il était parti en Turquie puis, en décembre 2013, avait rejoint son frère en Syrie au sein du groupe d’Oumar Diaby, l’un des principaux recruteurs français de djihadistes, affilié au Front Al-Nosra, organisation djihadiste en lutte contre le régime de Bachar Al-Assad.

Hamza Mandhouj a assuré n’avoir jamais combattu et dit avoir été chargé de la répartition de la nourriture au sein du groupe. Il bénéficiait toutefois d’une « certaine proximité avec Oumar Diaby », a offert un « soutien logistique à la venue de nouveaux candidats » et a incité de jeunes mineures à venir en Syrie, avait dit la procureure.

La mère de l’enfant s’était rendue à la fin d’août 2014 avec son frère en Turquie et avait convaincu son ex-mari de lui rendre Assia dans un hôtel près de la frontière syrienne. Il avait été interpellé, et l’enfant avait pu retrouver sa mère, dix mois après leur séparation.