Facebook a demandé à ses utilisateurs si ce comportement devait être ou non autorisé sur sa plate-forme. / FLickr-marcopako / CC BY 2.0

Dans un questionnaire soumis dimanche 4 mars à certains de ses utilisateurs, Facebook a demandé s’il fallait ou non agir contre les adultes qui demandaient des photos à caractère sexuel à des enfants. Critiquée, l’entreprise a reconnu avoir fait une « erreur ».

L’étude comportait, rapporte le Guardian, deux questions sur le sujet. Dans la première, les utilisateurs étaient invités à réfléchir comme s’ils étaient « dans un monde idéal où ils pourraient choisir les règles d’utilisation de Facebook ». On leur demandait « comment ils géreraient » alors le cas d’un homme adulte demandant par message privé des « images sexuelles » à une jeune fille de 14 ans. Parmi les réponses, les personnes interrogées pouvaient sélectionner l’option « ce contenu devrait être autorisé sur Facebook, et ça ne me dérangerait pas de le voir ».

Dans la seconde question, le réseau social prenait le même exemple concret, mais demandait cette fois « qui devrait décider des règles » qui s’appliquent. Les choix proposés étaient : « Facebook décide seul », « Facebook décide avec l’avis d’experts extérieurs à l’entreprise », « des experts extérieurs à l’entreprise décident et font part de leurs conclusions à Facebook », ou encore « les utilisateurs de Facebook choisissent les règles en votant et font part de leurs conclusions à Facebook ».

Des comportements « inacceptables »

Interrogée par le Guardian, Yvette Cooper, une parlementaire britannique engagée en faveur d’un renforcement de la modération des réseaux sociaux, a jugé les questions « stupides » et « irresponsables ».

« Des hommes adultes qui demandent à des [mineurs] de 14 ans de leur envoyer des images sexuelles, ce n’est pas seulement contraire à la loi. C’est complètement immoral, c’est un abus effroyable et de l’exploitation des enfants. Je ne pense pas que c’est ce que souhaitent voir les dirigeants de Facebook sur leur plate-forme, mais toujours est-il qu’ils n’auraient pas dû envoyer un questionnaire qui suggère que cela puisse être toléré. »

Guy Rosen, vice-président chargé des produits chez Facebook, a rappelé sur Twitter que les comportements évoqués « sont et seront toujours inacceptables sur Facebook ». « Nous travaillons régulièrement avec les autorités lorsque [de tels contenus] sont identifiés. [Les questions] n’auraient pas dû faire partie de l’étude. C’était une erreur. »

Un porte-parole du réseau social a ensuite ajouté dans un communiqué qu’il n’y avait « aucune intention d’autoriser » des adultes à demander des clichés dénudés à des mineurs.

Facebook fait régulièrement l’objet de critiques sur la manière dont il modère ses contenus. En mars 2017, il avait notamment été visé par une enquête de la BBC critiquant son manque d’efficacité à retirer de sa plate-forme des images sexualisées d’enfants.