Manifestation contre la fermeture du site de Ford à Blanquefort, le 9 mars. / GEORGES GOBET / AFP

Ford a annoncé, vendredi 9 mars, ne voir « aucune opportunité de production Ford » au-delà de 2019 pour son site de Blanquefort (Gironde), et souligné son engagement pour « rechercher un repreneur potentiel intéressé par le site ». Il confirme ainsi sa volonté d’un retrait total de ce site de production de boîtes de vitesses.

Dans un communiqué publié en marge d’une réunion de suivi à Bordeaux entre Etat, direction du constructeur automobile, syndicats et élus locaux, la direction de Ford France déclare que les projections actuelles de production sont « saines jusqu’au cours de 2019 ». Cela devrait permettre la poursuite de l’activité et des 910 emplois jusqu’alors, « bien que cela dépende de la demande du marché ».

Ford France confirme avoir déjà lancé le processus de création « d’une équipe dédiée à l’identification d’un potentiel repreneur » du site de Blanquefort, Ford Aquitaine Industries (FAI), qui comprendra le directeur du site, et informera le comité d’entreprise le 15 mars de l’agenda à venir.

Refus de la « fatalité d’un retrait »

Par son communiqué, Ford confirme qu’il envisage pour Blanquefort l’hypothèse d’un repreneur « intéressé et engagé à proposer une solution viable et pérenne pour FAI ». Il exclut de fait tout autre scénario, en particulier celui du maintien d’une quelconque activité Ford sur le site.

Ce refus de la « fatalité d’un retrait » de Ford, et la volonté de voir le constructeur se maintenir était précisément la revendication des syndicats, qui ont mobilisé vendredi un millier de manifestants, salariés Ford, élus locaux, habitants de Blanquefort mêlés, à travers le centre de Bordeaux jusqu’à la réunion prévue en préfecture.

Ford a annoncé le 27 février dernier qu’il allait cesser d’investir dans son site de Blanquefort, implanté dans l’agglomération bordelaise depuis 1972, en s’appuyant sur étude qui aurait démontré que la production d’une nouvelle boîte de vitesses n’y était « économiquement pas viable ».

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, recevant le 2 mars à Bercy salariés et élus, a exprimé « la détermination totale de l’Etat, des élus locaux, des salariés à maintenir l’activité sur ce beau site de Blanquefort ». Auparavant, il avait demandé à Ford d’y « maintenir une charge de travail suffisante (…) jusqu’à fin 2019 », pour permettre une recherche optimale de nouvelles activités pour l’usine, « au sein du groupe Ford ou en lien avec des partenaires externes ».