Sur le campus de l’école d'ingénieurs postbac Insa Lyon. / INSA Lyon via Campus

« J’ai choisi l’INSA parce que c’est une très bonne école. Le fait qu’il y ait beaucoup de filles m’a confortée dans mon choix », se souvient Eline Achard, en quatrième année à l’école lyonnaise et présidente d’Etic, la junior entreprise. Avec 33 % de filles sur l’ensemble du cursus d’ingénieurs et 41 % en première année, l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon se démarque de la moyenne des écoles d’ingénieurs, qui peinent à atteindre la barre des 28 %. « Ces chiffres sont le résultat d’un travail de fond qui commence au collège et se poursuit tout au long de la scolarité », assure Sonia Béchet, directrice adjointe de l’Institut Gaston-Berger, qui a pour mission d’accompagner le développement stratégique de l’INSA Lyon.

Pour lutter contre les idées reçues selon lesquelles les filles seraient plus aptes à la littérature ou à la communication et les garçons davantage doués pour les sciences, les équipes de l’INSA Lyon animent régulièrement des ateliers auprès des collégiens. « L’objectif est de les faire réfléchir sur les stéréotypes de genre. Et de leur montrer que, contrairement à ce qu’ils croient souvent, les métiers n’ont pas de sexe », insiste Sonia Béchet.

Pour enfoncer encore un peu plus le clou, chaque année des élèves ingénieures de l’INSA se rendent, entre filles, dans les lycées de la région pour présenter leur école. « Histoire de casser l’image qui colle à la peau de l’ingénieur : un garçon, tendance geek », s’amuse Eline Achard.

Une fois qu’elles ont intégré l’école, les jeunes filles qui le souhaitent ont la possibilité d’être mentorées par une femme. Une initiative que Qi Zhu en troisième année apprécie particulièrement : « Je n’arrivais pas à me projeter comme femme ingénieure surtout en informatique. Je me demandais comment je pourrais travailler et réussir dans un univers aussi masculin. Ma mentor m’a vraiment rassurée. »

Au-delà de ces dispositifs, l’offre même de formations proposées à l’INSA semble attire particulièrement les candidates. Parmi les filières qui ont la cote : le cycle international. « Même si la filière n’a pas été spécialement conçue pour elles, les filles y représentent près de 51 % des effectifs en première année », souligne Sonia Béchet.

Les sections permettant un double cursus – études couplées à la danse, la musique, les arts plastiques ou le théâtre – sont également appréciées. « Cela permet à des jeunes qui ont une pratique artistique de la poursuivre à l’école », explique la directrice adjointe. Et comme les filles sont plus nombreuses à pratiquer ces activités, rien d’étonnant à ce qu’elles plébiscitent ce type de filières.

S’enclenche alors un cercle vertueux : le fait que l’école accueille des filles en proportion assez importante renforce l’attractivité de l’école. « Cela rassure les familles de savoir qu’elles ne seront pas seules, perdues parmi les garçons », confirme Marine Bernasconi en cinquième année. En attendant d’obtenir la parité parfaite entre étudiants, le directeur de l’INSA Eric Maurincomme s’est engagé à ce que la moitié des bâtiments de l’école portent un nom de femme d’ici la fin de l’année 2018.

« Le Monde » aide les jeunes à s’orienter vers les études supérieures

Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions au moment d’effectuer les vœux d’orientation, Le Monde organise les conférences O21/S’orienter au 21e siècle, à Paris (17 et 18 mars), après Nancy, Lille, Nantes et Bordeaux.

A la veille de la clôture des vœux sur la nouvelle plate-forme d’admission post-bac, Parcoursup, sera organisé un tchat en direct avec des psychologues du Centre d’information et d’orientation Mediacom, lundi 12 mars à 13 heures. A consulter également : notre rubrique Le Monde Campus, et tout particulièrement ses sous-rubriques O21, Etudes supérieures et Parcoursup APB.