Marie Bochet mène la délégation française lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Pyeongchang, en Corée du sud. / Thomas Lovelock / AP

Avec un palmarès que bien des sportifs peuvent envier – pas moins de dix-neuf médailles d’or –, Marie Bochet est sans conteste l’espoir français pour les Jeux paralympiques de Pyeongchang qui s’ouvrent vendredi 9 mars. La skieuse de 24 ans est également porte-drapeau de la délégation tricolore.

Bien qu’elle se dise « sous pression » à cause de ce rôle auprès du journal L’Equipe, la sportive se décrit comme « vraiment en forme » à l’approche de la compétition. Ses statistiques ont aussi de quoi rassurer. Pour les responsables de la délégation, elle arrive en Corée « à son meilleur niveau », avec un nouveau Globe de cristal du classement général de la Coupe du monde.

Sur les skis depuis l’école maternelle

Marie Bochet est la fille d’un couple d’agriculteurs et fait partie d’une fratrie de quatre enfants. Née en 1994 à Chambéry, elle chausse ses skis en maternelle et adhère au club des sports des Saisies à l’âge de 5 ans, pour suivre les traces de son grand frère. Le goût du ski vient après, et les médailles aussi.

En 2006, elle intègre le club handisport d’Albertville, puis le pôle France de la Fédération de ski et la section ski du lycée Jean-Moulin d’Albertville en juillet 2009. C’est la première fois qu’une athlète en situation de handicap y est acceptée. La skieuse est née avec une malformation de l’avant-bras gauche appelée « agénésie », ce qui la pousse à concourir avec une prothèse pour avoir plus d’équilibre. Mais Marie Bochet ne considère pas sa malformation comme un poids, expliquant que « [s]on handicap [lui] a permis d’aller aux Jeux de Sotchi ».

Un an plus tard, lors de ses premiers Jeux, à 16 ans, elle touche le podium du bout des skis, terminant quatrième en slalom et en super-combiné. Se décrivant comme impressionnée par ses premiers Jeux, Marie Bochet explique au Monde avoir été « incapable de [s]’exprimer pleinement sur les skis ».

Quatre ans plus tard, elle revient, cette fois à Sotchi, et enchaîne les performances jusqu’à décrocher l’or dans quatre épreuves : descente, super-G, slalom géant et super-combiné. Une chute lors du slalom la prive d’un parcours sans faute. A elle seule, la skieuse cumule quatre des cinq médailles d’or tricolores aux Jeux paralympiques. Un record.

La même année, elle est élevée au rang de chevalier de la Légion d’honneur aux côtés de Martin Fourcade, qui avait obtenu trois médailles lors des Jeux olympiques. Elle est récompensée dans la foulée aux Laureus World Sports Awards pour ses performances sportives de l’année 2013 ; elle a remporté l’or à toutes les courses individuelles auxquelles elle a participé lors des Mondiaux d’Espagne, devenant la première athlète à remporter le grand chelem des cinq épreuves du Championnat du monde de ski.

Difficile de ne pas penser au grand chelem pour Pyeongchang. Sans le crier trop fort pour ne pas ajouter de pression, l’idée est dans les esprits. Premier élément de réponse, samedi à 1 h 30, heure française, à l’occasion de sa première course.