A Lyon-III,  Facebook est sans conteste la plus goulu et capte 34 % du réseau disponible. Microsoft Update 11 %, Netflix 10 %, YouTube 8 %, Snapchat 8 % et instagram 7 %. / uowebdev (CC by 2.0)

Alerte ! le réseau Wi-Fi de l’université Jean-Moulin Lyon-III est au bord de la saturation ! C’est la teneur du courriel adressé aux étudiants, mardi 6 mars, par Yves Condemine, vice-président chargé de la stratégie numérique. En effet, parmi les 30 000 étudiants de l’établissement figurent plusieurs milliers de boulimiques de bande passante : depuis janvier, jusqu’à 6 000 appareils sont connectés certains jours, quatre fois plus qu’en 2017 et le réseau n’est pas dimensionné pour une telle gloutonnerie numérique.

Afin de sensibiliser les étudiants à une plus juste consommation du réseau de l’université, le vice-président (qui est également ingénieur en télécommunications) publie une infographie des applications très gourmandes et/ou très utilisées sur une journée du mois de février. Où s’abreuvent les étudiants lyonnais avec leurs smartphones et ordinateur portable ? « Tres marginalement dans les ressources universitaires », constate M. Condemine.

La plate-forme pédagogique en dernière position

Sur la quinzaine d’applications qui consomment le plus, Moddle, plate-forme pédagogique où les étudiants peuvent retrouver les modules de leurs cours, arrive en dernière position. Six applications ou plates-formes absorbent à elles seules plus de 7 % de la bande passante de l’université. Facebook est sans conteste la plus goulu et capte 34 % du réseau disponible. Microsoft Update 11 %, Netflix 10 %, YouTube 8 %, Snapchat 8 % et instagram 7 %.

Utilisation de la bande passante de Lyon 3 le 8 février 2018 / Yves Condemine Lyon 3

La publication de ces données sur le compte Twitter de Florant Derue, étudiant en journalisme à Lyon-II, a ouvert un débat entre les étudiants sur leurs propres usages des réseaux. Ils sont peu nombreux à s’étonner de leur consommation des sites et applications précités mais plusieurs à être surpris de l’absence de Tinder (application de rencontres) et Twitter dans ce Top 15 des usages numériques estudiantins. Peut-être sont-elles « plus économes en bande passante », suggère un twittos.

Plusieurs justifient la place prise par Facebook en évoquant des raisons pédagogiques. Le réseau social serait devenu un outil indispensable à nombre d’étudiants pour partager et consulter des documents de cours, animer des travaux de groupe ou échanger.

Pour l’instant, juste un avertissement

Quid d’une utilisation dans un cadre académique d’Instagram, YouTube et Netflix ? Elle semble plus compliquée à justifier.

Dans son courriel, Yves Condemine invite les étudiants à une consommation plus responsable du réseau à leur disposition. Il suffirait de fermer « systématiquement l’application Facebook après consultation afin de limiter le chargement intempestif de vidéos fortement consommatrices de bandes passantes », ou de réduire la qualité des vidéos pour les abonnés « accrocs » à Netflix.

Pas de mesure de rétorsion numérique au programme des étudiants de Lyon-III donc, mais un avertissement. Si la situation se dégrade dans les prochains mois, « l’université sera contrainte de mener une politique de filtrage et limiter la bande passante pour certains domaines », prévient le vice-président. Une telle mesure de blocage de l’accès à certains sites a déjà été prise par plusieurs établissements, témoignent des étudiants sur Twitter, et elle fait frémir d’indignation les usagers de cette université.