Pochette du disque « Both Sides of The Sky », de Jimi Hendrix. / EXPERIENCE HENDRIX-LEGACY/SONY MUSIC

Trois albums enregistrés en studio et un album enregistré en public, telle a été la discographie du guitariste et chanteur américain Jimi Hendrix publiée de son vivant. Mort le 18 septembre 1970, à l’âge de 27 ans, Hendrix aura donné des centaines de concerts et passé beaucoup de temps en studio, où il ne cessait de créer. D’où une importante quantité d’enregistrements qui, au gré de sorties officielles – pendant que des dizaines de sorties pirates alimentaient un marché parallèle –, ont fait le bonheur des fans du guitariste depuis des décennies.

Ces disques ont d’abord été réalisés par le manager Michael Jeffery, mort en 1973, puis le producteur Alan Douglas (1931-2014), avant qu’en 1995, après des années de procédure, la structure familiale Experience Hendrix LLC obtienne le contrôle sur le patrimoine artistique de l’auteur-compositeur, guitariste et chanteur.

Aux rééditions des quatre premiers albums d’Hendrix (Are You Experienced, mai 1967, Axis : Bold as Love, décembre 1967, Electric Ladyland, octobre 1968 et le disque en public Band of Gypsys, mars 1970) ont succédé la recréation de ce qui aurait pu être le quatrième album studio d’Hendrix, First Rays of The New Rising Sun, publié en avril 1997 : plusieurs enregistrements de concerts, complets par rapport à de précédentes éditions (dont ceux des festivals de Woodstock, de l’ïle de Wight, de Miami), des coffrets anthologiques bien conçus, avec des inédits (notamment West Coast Seattle Boy : The Jimi Hendrix Anthology, en 2010).

Dernier volume d’une trilogie d’inédits

Dernier en date de ces recueils d’archives, Both Sides of The Sky (Experience Hendrix-Legacy/Sony Music.), commercialisé vendredi 9 mars. Ses concepteurs, l’ingénieur du son Eddie Kramer et les responsables d’Experience Hendrix LLC le présentent comme le dernier volume d’une trilogie d’inédits commencée avec Valleys of Neptune, en mars 2010 et poursuivie avec People, Hell and Angels en mars 2013.

Comme ces deux prédécesseurs, Both Sides of The Sky s’adresse d’abord aux amateurs les plus avertis d’Hendrix, qui pourront surtout comparer les versions de différents morceaux avec d’autres interprétations publiées dans le passé. Il y a ici treize morceaux, enregistrés en studio entre janvier 1968 et février 1970, sans ordre chronologique.

Dix morceaux sont annoncés comme inédits. L’ensemble vaut surtout pour les découvertes de thèmes avec Stephen Stills ($20 Fine et Woodstock), le traitement rock’n’roll de Stepping Stone et les séances de 1968 dont le très étrange Cherokee Mist, duo entre Hendrix, au sitar et à la guitare, et le batteur Mitch Mitchell.

Hendrix, statufié en héros de la guitare, à la courte carrière prolifique, fera-t-il encore recette avec cette publication ? Si les rééditions des albums originaux à la fin des années 1990 et plusieurs compilations de ses titres les plus connus (Purple Haze, Hey Joe, Little Wing, Voodoo Child, etc.) ont connu de beaux succès commerciaux aux Etats-Unis – ces dernières à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires –, les albums plus « spécialisés » ont connu des résultats un peu plus modestes mais encore conséquents.

Début mars, comme l’indique une brève sur le site Internet du quotidien Ouest-France, les ventes cumulées de Valleys of Neptune et People, Hell and Angels auraient été, dans le monde – comprendre les Etats-Unis et les principaux marchés européens –, de l’ordre du million d’exemplaires depuis leur sortie.

Jimi Hendrix - Voodoo Child (Live At Stockholm)
Durée : 08:14