La maire de Paris, Anne Hidalgo, lors du rassemblement le 10 mars à Paris. / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Des centaines de parisiens, élus compris, se sont rassemblées sous le soleil samedi 10 mars pour demander que les voies sur berge dans le centre de la capitale rive droite restent piétonnes, comme la maire Anne Hidalgo y tient.

« Nous sommes là pour que nos enfants respirent un air de qualité », a lancé Mme Hidalgo (PS) à la foule. « Nous sommes dans le sens de l’Histoire », a-t-elle ajouté, assurant que cette mobilisation « est suivie par tous les maires du monde ».

Beaucoup d’élus de Paris ceints de leur écharpe tricolore étaient venus, notamment socialistes, communistes ou écologistes, au milieu de cyclistes et de poussettes, de même que quelques-uns des départements limitrophes, comme Stéphane Troussel (PS, Seine-Saint-Denis) ou Luc Carvounas (PS, Val-de-Marne). Le rassemblement, intitulé « Sauvons les Berges », se voulait apolitique mais a surtout eu du succès à gauche. Selon les organisateurs quelque 2 000 participants se sont retrouvés sur les berges.

« C’est un combat essentiel pour Paris », a souligné l’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage, rendant hommage à Anne Hidalgo « qui a affronté des tempêtes pour s’attaquer à la pollution de l’air ». Des Franciliens sont venus aussi pour soutenir le mouvement. Comme Yann Gourvennec, chef d’entreprise venu à vélo, il était là parce qu’il « utilise tous les jours les quais pour aller au travail » a-t-il expliqué.

Nouvel arrêté

« La plupart des voitures qui passaient sur les berges, c’était des gens qui n’habitent pas Paris », a relevé pour sa part Stéphane Ludwig, un enseignant d’une trentaine d’années, jugeant « inadmissible que (les non-Parisiens) se mobilisent pour nous polluer ».

Voitures, motos, scooters : tous les véhicules motorisés sont interdits sur 3,3 km de la voie Georges-Pompidou, du quai bas de l’entrée du tunnel des Tuileries (dans le Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe), aux termes d’un arrêté municipal d’octobre 2016. Ce texte a été annulé le mois dernier par un tribunal administratif, mais la maire a annoncé jeudi avoir signé « un nouvel arrêté en tenant compte de ce qu’a dit le tribunal », pris « en concertation avec l’Etat et le préfet de police de Paris ».

Ce nouveau texte ne fait plus référence à un quelconque objectif de « réduction des émissions de polluants atmosphériques et d’amélioration de la santé publique », mais insiste sur des arguments patrimoniaux et touristiques. Il considère notamment que la circulation « compromet (…) la valorisation du site à des fins esthétiques et touristiques ». Les rives de la Seine sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco.