Bertrand Cantat a dénoncé sur Facebook mardi 13 mars une « censure » après l’annulation de son concert prévu vendredi à Istres (Bouches-du-Rhône), dans un climat de contestation grandissant autour de sa tournée. Sur le réseau social, le chanteur, qui se produisait à Grenoble, a écrit :

« Nous sommes maintenant à GRENOBLE où j’ai voulu entamer une discussion avec quelques personnes qui manifestaient leur hostilité devant la salle. A peine apparu, un déchaînement de violence, d’insultes, une pluie de coups, aucune possibilité de discuter, de la violence, seulement de la violence, aucune écoute, aucun échange : Bref, le retour au moyen-age. Ces gens sont sourds, et aveuglés par la haine. Peut être se sentent-ils encouragés par le merveilleux climat ambiant. »

Plus tôt dans la journée, il avait publié ceci :

« Salut GRENOBLE ! Pour 2 concerts avec vous !!!!! Pendant ce temps à ISTRES la Censure est en marche Bravo au Conseil d’Administration de Scènes et Cinés, quel courage… »

Le conseil d’administration de Scènes et Cinés, qui gère la salle L’Usine, où devait avoir lieu le concert à Istres, a annoncé sur Facebook sa décision d’annuler le concert « face aux nombreuses réactions négatives de citoyens ».

Lundi, une manifestation a rassemblé devant la salle de Montpellier où s’est produit Bertrand Cantat une soixantaine de défenseurs des droits des femmes, qui ont invectivé les spectateurs se rendant au concert. « Merci au public de MONTPELLIER que quelques perturbateurs ont tenté de culpabiliser, sans succès ! », a salué dans un message distinct l’ex-leader de Noir Désir.

La mobilisation contre le retour de Bertrand Cantat s’intensifie

Les protestations provenant de toutes parts – politiques, collectifs féministes, anonymes sur les réseaux sociaux – sont de plus en plus vives depuis le retour sur scène de Cantat, qui a débuté le 1er mars à La Rochelle une tournée pour présenter son premier album solo, Amor Fati, paru le 1er décembre, et doit se terminer à l’Olympia les 29 et 30 mai.

Lundi, le chanteur avait renoncé à se produire dans les festivals d’été, « pour mettre fin à toutes les polémiques et faire cesser les pressions sur les organisateurs » tout en invoquant son « droit à la réinsertion ». Un renoncement jugé insuffisant par Nadine Trintignant, la mère de Marie Trintignant, morte sous les coups du chanteur en 2003, qui l’a appelé mardi à s’arrêter « complètement ».

Libéré en 2007 de la prison de Muret (près de Toulouse) pour bonne conduite, Bertrand Cantat avait été condamné à huit ans de prison en 2004 pour le meurtre de Marie Trintignant.