Mike Pompeo est favorable à la collecte par les agences de sécurité des données de communication des Américains. / AARON P. BERNSTEIN / REUTERS

Après des mois de rumeurs, le président américain Donald Trump a annoncé, d’un tweet, mardi 13 mars, le limogeage de Rex Tillerson, remplacé au poste de secrétaire d’Etat par Mike Pompeo, qui dirigeait la CIA depuis le 23 janvier 2017.

Agé de 54 ans, Mike Pompeo a « la même façon de penser [que moi] », a avancé Donald Trump depuis la pelouse de la Maison Blanche. Le Sénat entendra Mike Pompeo le mois prochain pour une audition de confirmation.

Accord sur la Corée du Nord et l’Iran

Le nouveau secrétaire d’Etat s’est fait l’écho du ton agressif et parfois guerrier prisé par Donald Trump en promettant, en octobre 2017, une CIA plus « agressive, brutale, impitoyable, implacable vous choisissez le mot ». Il a également affirmé que la politique d’extrême fermeté de Donald Trump avait permis une prochaine rencontre avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Comme Donald Trump, Mike Pompeo est très virulent à l’égard de l’Iran et favorable à la dénonciation de l’accord sur le nucléaire conclu entre Téhéran et les grandes puissances en 2015. En octobre, il a accusé l’Iran de rechercher une « hégémonie » régionale.

Ingérence russe : ne pas contredire le président

A la tête de la CIA, M. Pompeo a évité de critiquer ouvertement le président, qui met régulièrement en doute les conclusions des agences de renseignement sur l’ingérence russe dans l’élection de 2016. Il a minimisé l’importance des ingérences russes, faisant valoir que Moscou a cherché à influencer la vie politique américaine depuis des décennies.

Le mois dernier, il a jugé normal d’avoir reçu en janvier au siège de la CIA le chef des services de renseignement russe.

Il a toutefois mis en garde sur une possible nouvelle ingérence des pirates informatiques russes dans les élections de mi-mandat en novembre.

Favorable à la collecte de données

Mike Pompeo est favorable à la collecte par les agences de sécurité des données de communication des Américains. Dans une tribune publiée en 2016 dans le Wall Street Journal, il plaidait pour la reprise de la collecte des métadonnées des lignes téléphoniques personnelles et la création d’un moteur de recherche croisant ces données avec des informations sur les finances et le mode de vie des personnes concernées.

Il a apporté son soutien aux programmes de surveillance de la National Security Agency (NSA – Agence nationale de sécurité) et a soutenu que le lanceur d’alerte Edward Snowden, ancien analyste de l’agence qui avait dévoilé ces programmes et qui est réfugié en Russie, méritait la peine de mort pour trahison.

De West Point au Tea Party

Né en Californie, Mike Pompeo a eu un parcours fulgurant, en sachant saisir des opportunités qui l’ont mené jusqu’à Donald Trump. Il est sorti major de sa promotion à l’école militaire de West Point en 1986. Après avoir servi pendant cinq ans et atteint le grade de capitaine – sans jamais être allé au combat –, il a intégré la Harvard Law School, l’une des grandes facultés de droit du pays.

Il a fondé une société d’ingénierie dans le Kansas avant de se lancer dans la politique en 2010 avec le soutien des frères Koch, des milliardaires qui financent les candidats conservateurs.

Elu avec la vague Tea Party à la Chambre des représentants, Mike Pompeo a acquis la réputation de présenter des projets de loi favorables aux frères Koch. A la Chambre des représentants, il intègre ensuite l’une de ses commissions les plus prestigieuses, celle du renseignement, où les élus ont accès à nombre d’informations confidentielles.

Mais c’est grâce à l’âpre combat mené par les républicains contre Hillary Clinton dans l’affaire de l’attentat de Benghazi, qui a coûté la vie à l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye en 2012, que l’élu est passé de l’ombre à la lumière.