La restauration reste l’un des secteurs les plus demandeurs en main d’oeuvre l’été. AFP PHOTO MYCHELE DANIAU / AFP PHOTO / MYCHELE DANIAU / MYCHELE DANIAU / AFP

« Le mois de mars, c’est la période idéale pour postuler ! » Selon Valérie Deflandre, conseillère au Centre d’information et divertissement jeunesse (CIDJ), n’attendez plus pour vous mettre en quête d’un emploi saisonnier : à compter du printemps, certains secteurs (hôtellerie, transports, animation) commencent activement à rechercher des bras supplémentaires pour juillet et août. A Paris, le CIDJ organise ainsi sa journée job d’été mardi 13 mars, jusqu’à 19 heures. Voici comment mettre toutes les chances de votre côté pour décrocher le job d’été qui vous correspond.

Par où commencer ?

Avant de se tourner vers les milliers d’offres disponibles sur Internet, il est conseillé de regarder autour de soi. Demander à ses proches si leurs entreprises recrutent pour l’été, faire le tour des enseignes de son quartier, scruter les petites annonces… « Les jeunes peuvent déposer des CV spontanément chez certains commerçants, avant de consulter des sites spécialisés », résume Valérie Deflandre.

Les pages Internet du CIDJ, de Pôle emploi, mais aussi de Jobaviz ou Monster.fr sont autant de sites fiables et fournis en offres d’emplois saisonniers. « Evitez les annonces avec des fautes d’orthographe et des salaires trop attractifs. » Des journées de rencontres et forums sont également organisés par le réseau Information jeunesse (CIDJ, CRIJ) ou Pôle emploi. Ces événements sont listés sur le site Jobs-ete.com.

Comment faire un CV accrocheur

Le CV constitue souvent la première porte d’entrée d’un candidat vers une entreprise. Il est essentiel de ne pas le rater pour attirer l’attention des recruteurs. Outre son parcours scolaire et, le cas échéant, dans le supérieur, il faut mettre en avant ses précédentes expériences professionnelles (baby-sitting compris) et stages, comme l’indique Valérie Deflandre :

« Pour celles et ceux qui ont peu d’expérience, toutes les activités pratiquées sont bonnes à mentionner : bénévolat, loisirs, centres d’intérêt… On peut même citer ses qualités. Si l’on a été délégué de classe, il faut le préciser, car cela démontre un sens des responsabilités. »

L’erreur la plus fréquente est d’envoyer le même CV à tout le monde. Il faut au contraire adapter le document en fonction du secteur visé. « On mentionne des compétences comme la rapidité d’exécution si on postule dans la restauration, mais il est inutile de le faire si on candidate pour des visites guidées », précise Valérie Deflandre. Ainsi, le titre du CV doit correspondre au poste souhaité. L’atout majeur ? « Les langues étrangères, très recherchées par les recruteurs dans l’hôtellerie ou le tourisme ».

Comment réussir son CV quand on n’a pas (beaucoup) de diplômes ?
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Réussir son entretien

« Même si l’on est timide, il faut forcer sa nature ! », martèle Valérie Deflandre. L’entretien de motivation est l’étape déterminante pour convaincre son futur employeur, qui privilégiera toujours les candidats ayant le contact facile. Si les mots ne viennent pas naturellement, reste le langage corporel :

« Serrez la main, regardez dans les yeux, souriez et vous ferez déjà une bonne impression. »

Mais le secret d’un entretien maîtrisé réside avant tout dans la préparation. Il est essentiel de bien se renseigner sur le domaine professionnel, ainsi que l’entreprise, visés.

« Il faut dire : “Je sais que vous allez me demander de travailler tard ou de renoncer à certains week-ends car c’est ainsi que cela fonctionne dans votre secteur”. »

Cela rassure les recruteurs, qui ont l’impression que le jeune sait où il met les pieds », explique la conseillère au CIDJ. Utiliser des mots-clés adaptés au poste proposé (« résistant physiquement », « diplomate », « méthodique »), est très apprécié.

Connaître l’entreprise, donc, mais aussi se connaître… soi-même. « Ce n’est pas naturel pour les adolescents, mais ils doivent faire un gros travail réflexif sur leur personnalité pour séduire les employeurs. » La clé ? « Décrire le comportement que l’on a adopté dans des situations inhabituelles ou du quotidien. Cela atteste de son savoir-être. »

Une fois le job en poche

Le précieux sésame obtenu, il faut se renseigner sur les conventions collectives du secteur pour ne pas se faire « exploiter ». Le contrat de travail doit comporter plusieurs mentions comme la durée de celui-ci, la durée de la période d’essai, le salaire et les éventuels avantages financiers. La plupart des emplois ainsi proposés sont rémunérés au smic (7,61 euros nets de l’heure). En cas de problème, il faut contacter l’Inspection régionale du travail.

Nos conseils au cas par cas

  • Pour les candidats très inexpérimentés

Il est préférable de viser les secteurs comme le commerce, la restauration et l’hôtellerie. L’absence d’expérience professionnelle n’y est pas rédhibitoire pour décrocher un job d’été. « Concentrez-vous sur votre attitude lors de l’entretien et les qualités que vous souhaitez mettre en avant », recommande Isabelle Deflandre.

  • Pour ceux qui veulent une rémunération plus importante

Les postes dans la vente peuvent se révéler une option plus lucrative que les CDD au smic. « En plus d’une rémunération à taux fixe, on a souvent un pourcentage qui dépend des résultats individuels de vente », glisse la conseillère du CIDJ. Il est également possible de travailler plus que 35 heures, notamment dans la restauration.

  • Pour les moins de 18 ans

En France, on peut travailler dès l’âge de 16 ans, mais les entreprises préfèrent les employés majeurs. Si vous n’avez pas encore 18 ans, il est conseillé de vous tourner vers les services à la personne : faire les courses ou le ménage chez des personnes âgées ou handicapées, faire du baby-sitting… Le secteur agricole (récoltes, cueillettes) constitue également une valeur sûre. A noter que le salaire pourra être minoré de 20 % lorsque la personne est âgée de moins de 17 ans, et de 10 % lorsqu’elle est âgée de 17 ans.

  • Pour ceux qui n’ont pas envie de routine

Les jobs d’été, ce n’est pas être serveur ou plagiste uniquement. D’autres possibilités moins connues existent pour les jeunes. « Travailler sur un bateau croisière, dans un avion comme steward ou hôtesse de l’air ou lors d’événements sportifs… Près de chez vous, vous pouvez aussi faire guide dans un aquarium par exemple », énumère Valérie Deflandre.

  • Pour ceux qui n’ont rien trouvé

L’alternative la plus utile ? Le bénévolat. Si la frustration de ne pas être rémunéré peut prendre le dessus sur le moment, cette expérience devrait se révéler fructueuse dans le futur. « Cela rajoute une ligne au CV et cela permet de développer des compétences profitables pour son futur job d’été, et même pour son avenir professionnel », précise la conseillère.