L’application, très prisée des adolescents, compte plus de 60 millions d’utilisateurs actifs. / Musica.ly

L’application de partage de vidéos Musica.ly a été montrée du doigt au début du mois par des parents, inquiets de voir leurs enfants confrontés à des contenus problématiques. Ses équipes ont fini par prendre, vendredi 9 mars, des mesures pour enrayer la polémique.

Lancée en 2014, Musica.ly revendiquait en mai 2017 dans les colonnes du magazine Forbes 200 millions d’utilisateurs inscrits – le nombre d’utilisateurs actifs mensuels était de 60 millions en novembre dernier. Elle consiste à publier de petites vidéos, longues de quelques secondes seulement, de soi en train de chanter en play-back. Ce qui fait la particularité de Musica.ly, ce sont les mises en scène organisées autour de ces chansons : des gestes, des danses, parfois des costumes. Certaines vidéos ressemblent à de véritables mini-clips de musique. La plupart des adeptes de cette plate-forme ont, selon l’entreprise, entre 13 et 21 ans.

Anorexie, auto-mutilation et romantisation du suicide

C’est Anastasia Basil, la mère d’une jeune utilisatrice de 10 ans (officiellement, l’application n’est accessible qu’aux plus de 13 ans), qui a fait naître la polémique. Dans un post de blog publié sur Medium le 5 mars, l’auteure explique avoir découvert des contenus sexuels et pornographiques sur l’application. Mais selon elle, ce n’est même pas « le pire ». Elle a également trouvé des publications prônant l’anorexie, l’auto-mutilation ou le suicide.

Anastasia Basil raconte avoir visionné malgré elle « des vidéos montrant différentes façons de se donner la mort », d’autres avec « un jeune garçon dont le torse était en sang », ou une jeune fille « dont les cuisses étaient si tailladées qu’[elle] a dû prendre une pause avant de pouvoir terminer [son] article ».

Des mots-clés bloqués par Musica.ly

Musica.ly a réagi à son message, partagé près de 50 000 fois. Elle a fini, rapporte le site Buzzfeed, par bloquer vendredi la possibilité de rechercher certains mots-clés comme #proana (un terme désignant des personnes ou contenus pro-anorexie) ou #mutilation.

Les équipes de l’application ont par ailleurs dit qu’elles envisageaient l’installation d’une fenêtre pop-up de prévention et sensibilisation. Celle-ci pourrait s’afficher sur l’écran des smartphones des utilisateurs qui recherchent des mots-clés en lien avec le suicide par exemple. Une fonctionnalité déjà mise en place sur d’autres réseaux sociaux comme Instagram, depuis octobre 2016. L’application de partage de photos et courtes vidéos avait elle aussi dû faire face aux mêmes types de contenus que Musica.ly.