Après un premier entretien, lundi soir, condamnant « une attaque inacceptable », Emmanuel Macron s’est de nouveau entretenu, jeudi matin, avec Theresa May au sujet de l’affaire de l’empoisonnement d’un ex-espion russe. Le chef de l’Etat et la première ministre britannique estiment qu’« il n’y a pas d’autre explication plausible » qu’un acte de la Russie, selon l’Elysée.

« Depuis le début de la semaine, le Royaume-Uni a tenu la France étroitement informée des indices recueillis par les enquêteurs britanniques et des éléments démontrant la responsabilité de la Russie dans l’attaque. La France partage le constat du Royaume-Uni […] et exprime à nouveau sa solidarité à l’égard de son alliée », a précisé la présidence dans un communiqué.

M. Macron et Mme May « sont convenus de l’importance de l’unité européenne et transatlantique dans la réponse à cet événement » et « resteront en contact étroit au cours des prochains jours », a-t-il ajouté.

23 diplomates russes expulsés

Expulsion de vingt-trois diplomates russes, gel des contacts bilatéraux, nouvelle législation contre « les activités d’Etat hostiles », Coupe du monde de football privée de présence de la famille royale, la première ministre britannique a annoncé, mercredi, une panoplie calculée au plus juste de mesures de rétorsion contre la Russie qu’elle tient pour responsable de l’empoisonnement, à Salisbury, de l’ancien agent double Sergueï Skripal et de sa fille Youlia, qui restent entre la vie et la mort.

La diplomatie russe a aussitôt qualifié ces sanctions de « provocation grossière sans précédent » et « antirusse ».

Le président français doit inaugurer, jeudi en fin de journée, le Salon du livre de Paris, dont la Russie est l’invitée d’honneur. Trente-huit auteurs russes y ont été invités. Il a, en outre, annoncé qu’il se rendrait en Russie les 24 et 25 mai pour participer au forum économique de Saint-Pétersbourg. Le principe de cette visite avait été décidé lors du déplacement de Vladimir Poutine en France, où Emmanuel Macron l’avait invité au château de Versailles peu après son élection en 2017.