Manifestation contre la présence de réfugiés et demandeurs d’asile africains en Israël, le 24 février 2018, à Tel Aviv. / JACK GUEZ / AFP

La Cour suprême israélienne a suspendu un plan gouvernemental prévoyant l’expulsion prochaine de milliers d’Africains entrés illégalement dans le pays, selon la copie de l’arrêt rendu jeudi 15 mars. La Cour, saisie par des organisations de défense des migrants, a gelé le programme jusqu’au 26 mars, donnant à l’Etat jusqu’à cette date pour fournir l’argumentaire légal détaillé sur lequel il repose.

Partir ou aller en prison

Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou veut expulser des milliers d’Erythréens et de Soudanais entrés illégalement en Israël et qui n’ont pas de demande d’asile en cours d’instruction. Il leur donne le choix : partir d’ici à début avril – soit pour leur pays d’origine, soit pour un pays tiers – ou aller en prison indéfiniment.

Ce plan concerne dans un premier temps les hommes seuls qui n’ont pas soumis de demande d’asile ou dont la demande a été rejetée. « Nous prenons ici un ordre provisoire interdisant [à l’Etat] d’expulser des clandestins vers un pays tiers » en vertu de ce programme, a précisé la Cour.

Le plan du gouvernement a suscité de nombreuses critiques, notamment de la part du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU mais aussi, en Israël même, de certains survivants de la Shoah.