Moscou bientôt dans le viseur de Wellington ? La police néo-zélandaise a annoncé jeudi 15 mars qu’elle enquêtait sur les accusations d’un ancien agent double russe qui affirme qu’un inconnu a tenté de l’empoisonner dans une rue d’Auckland en 2006.

Boris Karpitchkov a raconté l’incident à la télévision britannique cette semaine à la suite de l’attaque d’un ex-espion, Sergueï Skripal et de sa fille Youlia, avec un agent innervant militaire de fabrication russe à Salisbury, dans le sud-ouest de l’Angleterre.

A l’époque, M. Karpitchkov tentait de garder un profil bas en Nouvelle-Zélande. Il a expliqué qu’il avait remarqué qu’il était suivi sur Queen Street, un grand axe d’Auckland, puis qu’il avait été approché par un clochard.

« Ensuite, j’ai senti qu’une sorte de poussière m’avait été projetée au visage. Et [le clochard] s’est tout simplement éloigné à pied », a-t-il relaté dans l’émission Good Morning Britain.

L’ancien espion a dit que sa tête avait rapidement commencé à tourner et que le soir même, il avait développé une éruption cutanée. Il a déclaré avoir ensuite subi des problèmes de santé, perdant 30 kilogrammes dans les deux mois qui avaient suivi.

Liste noire d’hommes à abattre

La police néo-zélandaise a donc annoncé enquêter sur ces allégations. M. Karpitchkov avait joué les services de renseignement russe et lituanien l’un contre l’autre, avant de s’enfuir au Royaume-Uni à la fin des années 1990.

« La police est au courant que M. Karpitchkov se trouvait en Nouvelle-Zélande entre juin 2006 et octobre 2007. Nous examinons nos archives pour évaluer les informations que nous pouvons détenir sur M. Karpitchkov. Compte tenu du caractère ancien du dossier, il est vraisemblable qu’il nous faudra du temps pour réaliser cette évaluation. »

L’ancien espion a également affirmé avoir été averti avant l’attaque contre Sergueï Skripal, qu’ils se trouvaient tous deux sur une liste noire de huit hommes à abattre dressée par les services secrets russes.

La première ministre britannique Theresa May a annoncé l’expulsion de 23 diplomates et le gel des contacts bilatéraux avec la Russie après avoir déclaré Moscou « coupable » de l’empoisonnement de l’ex-espion russe sur son sol.