Spécialiste du biathlon et du ski de fond, Benjamin Daviet a gagné quatre médailles – deux en or au sprint 7,5 km et au 12,5 km du biathlon, deux en argent au 15 km du biathlon et au 20 km du ski de fond – lors des Jeux paralympiques de Pyeongchang. Il a répondu aux questions des lecteurs du Monde.fr lors d’un tchat, vendredi 16 mars.

Eon : Bonjour Benjamin, quels ont été les meilleurs moments de ces Jeux pour vous, et à l’inverse les plus difficiles ?

Benjamin Daviet : Ma plus belle victoire lors des Jeux a sans doute été celle sur le biathlon moyenne distance (12,5 km) ce vendredi, quand je suis arrivé avec six secondes d’avance. Globalement, toutes les médailles restent de très beaux souvenirs. Ma course la plus difficile, a été la 20 km ski libre en fond, où je finis deuxième. J’ai été malade, et ça a duré 47 minutes.

Lulu : Bonjour et félicitations pour vos Jeux et vos victoires ! Avez-vous vu des différences en 2018 avec les Jeux de 2014, notamment au niveau de l’organisation ?

Ces Jeux ont été vraiment très bien organisés. Les Coréens sont très accueillants, comme l’avaient été les Russes à Sotchi. Quant à la médiatisation, on est au courant par les retours que l’on reçoit depuis la France. On nous dit que, sur la retransmission, par exemple, on atteint des pics de 600 000 personnes pendant la nuit et plus de deux millions pour les résumés en matinée. On a de très beaux retours, et pour nous, athlètes, c’est un bonheur de rendre les spectateurs heureux.

Benjamin Daviet lors du biathlon hommes 15 km, le vendredi 16 mars. / SIMON BRUTY / AFP

Delphine : Bonjour. Et bravo pour vos exploits et vos médailles. Pensez-vous que les Jeux paralympiques auraient une meilleure exposition médiatique s’ils se déroulaient en même temps que les Jeux olympiques, ou directement dans la foulée ?

Benjamin Daviet : Peut-être, mais je pense que ce serait très compliqué d’organiser des Jeux paralympiques dans la foulée. Nous n’avons pas les mêmes pistes que les athlètes valides. Les structures doivent être adaptées pour accueillir les chaises roulantes, par exemple. Tous les bus déployés pendant les Jeux olympiques ont dû être modifiés pour les Jeux paralympiques. Ce serait compliqué de mettre à niveau toutes ces infrastructures en moins de deux semaines.

Gato : Comment est l’ambiance dans le village olympique et chez les Français (j’imagine que c’est la fête) ?

Benjamin Daviet : Il y a une grosse ambiance dans l’équipe de France. Avec les quinze athlètes (douze sportifs et trois guides), on occupe trois étages dans le même immeuble. On se retrouve dans un salon, autour d’une machine à café. On arrive à tous se voir quasiment tout le temps, on se tire vers le haut. Nous n’avons pas forcément l’occasion d’aller aux épreuves des uns et des autres, moi, par exemple, je n’ai pas pu aller au ski alpin. Mais nous nous retrouvons après. Cette bonne ambiance joue énormément sur les résultats.

Dans le village olympique, on se croise avec les autres délégations, mais on reste tous dans nos propres objectifs. On côtoie les athlètes qui sont dans nos disciplines en priorité.

Elio : A quoi ressemble votre quotidien ? Comment vous entraînez-vous ? Comment combinez-vous travail et entraînement ?

Benjamin Daviet : Je suis employé par le ministère de la défense français. L’été, on fait beaucoup d’entraînements, du vélo, du roller-ski, de la musculation. En moyenne, de mai à septembre, on fait entre 80 et 100 heures par mois d’entraînement.

Lili : Quelle est la suite pour vous après les Jeux ?

Patrick de Paris : Bonjour Benjamin, vous avez été lumineux dans l’effort et dans la récompense par les médailles et les podiums. Vous avez apporté beaucoup de joie à ceux qui vous ont regardé vous dépasser. Quels sont vos projets après ces Jeux réussis ?

Benjamin Daviet : A mon retour en France, ça va d’abord être beaucoup de médias et de communication, beaucoup de présence avec les sponsors privés. Ensuite, partir en vacances et profiter. A la mi-mai, on réattaque les stages de préparation physique. La reprise des compétitions se fera en décembre. Pour l’instant, je ne me fixe pas d’objectifs pour la saison prochaine. Je voulais d’abord profiter de ces Jeux.

Castor : Une question m’embête : où est-ce qu’on range quatre médailles chez soi ?

Benjamin Daviet : J’ai une vitrine à médailles pour les cinq que j’ai gagnées depuis les Jeux de Sotchi.

Lili : Jamais deux sans trois, comme on dit… vous visez Pékin dans quatre ans ?

Benjamin Daviet : Je compte aller aux Jeux de Pékin en 2022, c’est certain.

Le champion français Benjamin Daviet, le 16 mars, lors des Jeux paralympiques d’hiver de Pyeongchang. / HANDOUT / REUTERS

Chicha92 : Bonjour et bravo pour vos médailles ! Je suis les JO depuis mon ordi dans la journée et je me demande toujours d’où vous vient cette force mentale. C’est pareil pour les valides, mais pour vous, sans vous lancer de fleurs, je trouve cela incroyable et je vous admire !

Sonja : Bonjour, pas de question, je voudrais juste féliciter et encourager tous ces athlètes, les médaillés et les autres aussi, que j’ai plus de plaisir à suivre que les valides. J’admire leur courage, leur pugnacité et leurs sourires. Ils montrent un bonheur sain, sans réserve, je suis très heureuse pour eux tous, bravo.

Benjamin Daviet : Merci à tous pour vos messages, c’est très gentil de votre part. J’espère que vous vous régalez en regardant ces Jeux paralympiques. Merci à tout le monde et à bientôt.