Le djihadiste de l’organisation Etat islamique (EI) Maxime Hauchard est mort, dans des circonstances encore floues, a annoncé jeudi 15 mars l’Agence France-Presse (AFP), information confirmée au Monde par une source proche de l’enquête. Il était considéré comme une figure française de la propagande de l’EI et comme un de ses bourreaux.

« La date et les circonstances de sa mort sont encore inconnues mais il semble qu’il soit décédé à l’été 2017 », ont dit à l’AFP des sources proches de l’enquête, qui s’appuient notamment sur des recoupements des services de renseignement. Agé de 25 ans, il avait été mis en scène, le visage découvert en 2014 par l’EI dans un enregistrement montrant la décapitation de dix-huit prisonniers de l’armée syrienne et d’un otage américain.

Maxime Hauchard, visé depuis cette vidéo par un mandat d’arrêt international émis par la France, avait été placé en septembre 2015 par les Etats-Unis sur la liste noire des « combattants terroristes étrangers ». En France, il était visé depuis le 26 décembre 2014 par une information judiciaire ouverte pour « assassinats en lien avec une entreprise terroriste ».

Nom de guerre « Abou Abdallah al-Faransi »

Maxime Hauchard avait grandi dans une commune de Normandie de 3 200 habitants, Bosc-Roger-en-Roumois. Il s’était converti à l’islam en 2009, puis s’était radicalisé. Entre octobre 2012 et mai 2013, il était parti deux fois en Mauritanie dans des centres d’études d’obédience salafiste, ce qui l’avait placé dans le viseur de la direction générale de la sécurité intérieure.

A son retour, « il ne faisait plus la bise aux filles de la famille, quittait le repas lorsqu’il y avait une bouteille de vin sur la table, me demandait de mettre les infos lorsque j’écoutais de la musique », avait dit son père à des enquêteurs.

Le 17 août 2013, Maxime Hauchard avait pris la route pour la Syrie via la Turquie, disant à sa famille vouloir « s’occuper des blessés » sur le front. Il avait en fait été pris en charge par des recruteurs de l’EI. Sur Internet, Maxime Hauchard s’affichait sous le nom de guerre d’« Abou Abdallah al-Faransi », et postait des photos en tenue de combat, paradant armes lourdes à la main et exhortant des aspirants au djihad à le rejoindre.