L’île de Mayotte est paralysée par la grève générale depuis le 20 février. Les routes sont bloquées et la plupart des administrations fermées. Dans le 101e département français, on appelle cela une opération « île morte ». Et cette situation n’est pas inédite puisqu’elle s’est déjà déroulée en 2011 et 2016. Ces imposantes manifestations traduisent ainsi un sentiment d’abandon de l’Etat.

Ce département est effet le plus pauvre de France. Son produit intérieur brut par habitant est de 8 980 euros, soit 27 % de celui de la métropole (32 736 euros). On y trouve des conditions de pauvreté extrême, notamment dans les nombreux bidonvilles de cette île qui compte 30 % d’habitat illégal. Mayotte connaît aussi une très forte migration clandestine que la République a du mal à juguler.

En 2018, c’est l’insécurité qui est à l’origine des protestations. L’irruption des violences dans un lycée de Kahani a initié un mouvement de grève des professeurs et des chauffeurs de bus. Il a ensuite été relayé par une intersyndicale, des élus et des associations.

Sources :

« Mayotte, une société en pleine mutation », Ined, 10/03/ 2017

« 256 500 habitants à Mayotte en 2017 », Insee, 14/12/2017

« Le pouvoir d’achat individuel augmente de 5 % pour la deuxième année consécutive à Mayotte », Insee, 25/10/2017

« Mayotte, département le plus jeune de France », Insee, 06/02/2014

« La délinquance enregistrée outre-mer », ministère de l’intérieur, 19/05/2016