Un jeune diplômé de Yale, Etats-Unis. / Jens Schott Knudsen, CC, Flickr

Année après année, le MBA, sous ses différents formats, reste le diplôme le plus ­convoité au monde. Celui que des dizaines de milliers de lauréats, de Shanghaï à SaoPaulo, de Moscou à Dubaï, rêvent de ­décrocher. Impossible pourtant d’évaluer avec précision le marché, tant l’offre de programmes – on en dénombre plus de 1 000 – est éclatée et peu contrôlée.

« Sur le plan mondial, la croissance se poursuit, assure Benoît Arnaud, directeur de l’Executive Education et des MBA à l’Edhec. Les entreprises prévoient de recruter davantage de MBA, les sociétés de technologie s’y mettent. Et le nombre de candidats augmente. »

Mais la donne a changé. Restrictions budgétaires obligent, nombre d’entreprises rechignent désormais à financer des MBA « full time » (formation à temps plein qui peut durer de douze à vingt-quatre mois). D’autant que les diplômés passés par ces cursus en espèrent promotions rapides et fortes hausses de salaire… De leur côté, les candidats hésitent devant la perspective d’une année (au moins) sans rémunération.

La France, 4e pays où les diplômés d’un MBA sont les mieux rémunérés / Le Monde

Quant aux écoles, elles se ­retrouvent à la peine. « Sur ce ­segment, la concurrence est mondiale entre les business schools, constate William Hurst, directeur d’Audencia Executive Education. Pour rester compétitif, il faut une marque très forte. » ­Résultat, nombre d’écoles ont ­renoncé. A l’inverse, les Executive MBA gagnent du terrain, leur cursus à temps partiel permettant aux participants de conserver leur emploi.

Des cursus plus spécialisés

Autre tendance marquée, l’essor des MBA « spécialisés », au moins en Europe. Certains, comme l’« Aerospace MBA » de Toulouse Business School, ont déjà pignon sur rue, ou s’appuient sur une expertise locale – comme Airbus à Toulouse – pour se lancer. Ce qu’ambitionne de faire le « Wine & Spirits Business MBA » de Burgundy School of Business, à Dijon. Quelques écoles offrent un large éventail de ces cursus spécialisés. L’Inseec en propose ainsi une dizaine, souvent couplés à des MSc (masters of science), sur ses campus français et internationaux (Bordeaux, ­Paris, ­Monaco, Londres, Genève, San Francisco, Shanghaï).

« Pour qui veut faire l’expérience de la diversité culturelle, il n’y a pas de meilleur endroit que l’Europe. » Sandra Richez, codirectrice du Global MBA de l’Edhec

Dans le même temps, les grands MBA américains paraissent en perte de vitesse. Même s’ils conservent leur prestige, ils sont pénalisés par leur cursus en deux ans – le format le plus répandu outre-Atlantique – et par leurs frais de scolarité très élevés. Au total, l’investissement pour un participant dépasse ­fréquemment 100 000 euros – sans compter la perte du ­salaire sur deux années. « Pour un cadre qui souhaite travailler en Europe, ce sera très difficile à rentabiliser », souligne Stéphanie Ousaci, responsable du dispositif accompagnement carrières MBA à l’EM Lyon.

Autre handicap des programmes américains, leur manque d’ouverture internationale. « Le pourcentage d’étrangers y ­dépasse rarement 30 %, contre 80 % à 90 % en Europe », observe William Hurst. Les MBA du Vieux Continent sont plus internationaux, plus soucieux de responsabilité sociale, plus attentifs aussi à l’accompagnement des participants. « Pour qui veut faire l’expérience de la diversité culturelle, il n’y a pas de meilleur endroit que l’Europe », assure Sandra Richez, codirectrice du Global MBA de l’Edhec. Sans oublier l’élection de Donald Trump, qui refroidit les ardeurs nord-américaines de certains ­diplômés d’Amérique latine ou du Moyen-Orient. Sans compter que, de leur côté, les MBA asiatiques ont eux aussi accompli de nets progrès…

Au sein même de l’Europe, les MBA « continentaux » bénéficient de surcroît d’un léger ­« effet Brexit ». Les écoles françaises, espagnoles ou italiennes commencent ainsi à voir arriver des candidats indiens ou australiens, qui traditionnellement ­visaient plutôt les business ­schools britanniques…

Participez au MBA Fair du Monde, samedi 17 mars à Paris

Le groupe Le Monde organise, samedi 17 mars, au palais Brongniart, à Paris, la huitième édition du MBA Fair, le Salon des MBA & Executive Masters.

Cet événement est destiné aux cadres qui souhaitent donner un nouvel élan à leur carrière, et renforcer leur employabilité. Sont attendus les responsables de plus de 35 programmes de MBA et d’Executive Masters parmi les plus reconnus des classements internationaux, dans des domaines variés : stratégie, marketing, finances, ressources humaines et management… Des conférences thématiques animées par un journaliste du Monde, ainsi que des prises de parole organisées par les écoles présentes sont également prévues.

L’entrée est gratuite, la préinscription est recommandée pour éviter l’attente.

Ce Salon sera précédé de la publication, dans Le Monde daté du jeudi 15 mars, d’un supplément sur les MBA, à retrouver également sur notre page Lemonde.fr/mba.