Cet empoisonnement a pris ces dernières heures des allures de confrontation Est-Ouest. | Andrew Matthews / AP

La Russie — qui clame son innocence depuis l’empoisonnement par un agent toxique à Salisbury, dans le sud de l’Angleterre le 4 mars, de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, hospitalisés dans un état grave — va ouvrir sa propre enquête.

Le Comité d’enquête russe, placé sous l’autorité directe du Kremlin, a publié un communiqué, vendredi 16 mars, disant :

« Une enquête pour tentative d’assassinat de la citoyenne russe Ioulia Skripal (…) perpétrée à Salisbury au Royaume-Uni a été ouverte le 16 mars. »

Cet empoisonnement a pris ces dernières heures des allures de confrontation Est-Ouest. Londres a jugé la Russie responsable de cet empoisonnement, et la première ministre, Theresa May, a annoncé, mercredi, une série de sanctions contre Moscou, dont l’expulsion de vingt-trois de ses diplomates et le gel des contacts bilatéraux. La Russie, qui rejette ces accusations, a promis des mesures de représailles « d’une minute à l’autre ».

Boris Johnson, le ministre des affaires étrangères britannique, a jugé « probable » vendredi que le président Vladimir Poutine ait « ordonné » l’utilisation de la substance contre Sergueï Skripal. « Nous pensons qu’il est extrêmement probable qu’il s’agisse de sa décision d’ordonner l’utilisation d’un agent neurotoxique dans les rues du Royaume-Uni, dans les rues de l’Europe, pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale », a déclaré M. Johnson.

Enquête sur la mort de Nikolaï Glouchkov

Les autorités russes ont également annoncé l’ouverture d’une enquête sur le « meurtre » de Nikolaï Glouchkov, exilé russe au Royaume-Uni et ancien allié de l’ex-oligarque devenu opposant en exil Boris Berezovski, retrouvé mort dans des circonstances inexpliquées à Londres lundi. Selon des médias russes, le corps de Nikolaï Glouchkov portait des traces de strangulation. La police britannique a fait savoir par un communiqué qu’elle n’avait « pas de preuve d’un lien avec l’incident à Salisbury ».

Pour ces deux affaires, le Comité d’enquête russe se dit « prêt à travailler avec les organismes compétents en Grande-Bretagne ».