Hokusai se surnommait Gakyo Rôjin Manji, qui signifie « vieux fou de ­dessin ». Pour Vincent Bioulès, ce pourrait être « vieux fou de peinture ». Son âge – il est né en 1938 – et sa notoriété lui permettent toutes les libertés. Ainsi ­a-t-il plusieurs manières de peindre un paysage, séparées ou conjointes, sur la même toile : des esquisses très libres et des surfaces contenues dans un dessin strict, des frottis fluides et des touches serrées et juxtaposées, des couleurs denses et intenses et d’autres comme vaporisées. Les montagnes peuvent être impalpables et les ­nuages minéraux, à rebours de la nature. Mais parallèles et ­symétries ordonnent ces vues de mer, lacs et jardins, souvent de grand format. On pense à Monet, Caillebotte, Hodler, Munch ou Bonnard, que Bioulès connaît tous par cœur. Mais, dans l’atelier, il les oublie et suit ses idées et ses envies, chaque toile étant une expérience particulière, un nouveau risque. Sa liberté semble plus entière encore quand il compose une vue d’intérieur : ­perspectives troublées ou inversées, ombres et lumières ­dansantes, couleurs extravagantes, reflets et autocitations. L’art du montage pictural à son plus haut.

« Au dedans/Au dehors », galerie La Forest Divonne, 12, rue des Beaux-Arts, Paris 6e. Tél. : 01-40-29-97-52. Du mardi au samedi de 11 heures à 18 heures. Jusqu’au 12 mai. www.galerielaforestdivonne.fr