En Syrie, des milliers de civils fuient Afrin et la Ghouta orientale
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La fuite des habitants se poursuit dans le fief rebelle de la Ghouta orientale, en Syrie, contrôlée désormais à de 70 % par le régime. Jeudi 15 mars, « plus de 40 000 civils » ont utilisé des couloirs « ouverts par l’armée syrienne en coordination avec ses alliés russes », a fait savoir vendredi Bashar Ja’afari, ambassadeur de la Syrie à l’Organisation des nations unies (ONU).

« Ils se sont rendus dans des centres mis en place par le gouvernement syrien et le Croissant-Rouge arabe syrien, des abris temporaires équipés de tout le matériel nécessaire pour les prendre en charge », a-t-il fait savoir devant le Conseil de sécurité à l’occasion d’une réunion consacrée à la Syrie. De son côté l’armée syrienne, par un communiqué lu à la télévision d’Etat, a demandé aux habitants de la Ghouta orientale de fuir la zone via « des couloirs sécurisés ».

Des corps « complètement calcinés »

Car les frappes de l’armée syrienne et de son allié russe se poursuivent pour reconquérir totalement ce fief rebelle. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), près de 80 civils sont morts vendredi dans les localités de Saqba et Kfar Batna. « Les corps ont été complètement calcinés par les frappes aériennes des avions de combat russes », a affirmé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH. Depuis le début de l’intensification des bombardements, à la mi-février, plus d’un millier de civils ont été tués et des milliers blessés.

L’Unicef a prévu de mettre en place un plan d’évacuation qui permettrait à 50 000 civils de quitter la zone où vivent environ 400 000 personnes, a annoncé une porte-parole de l’ONG.

La Ghouta orientale, au cœur du conflit syrien

Ancien « poumon vert » de Damas, situé à l’est de la capitale de la Syrie, la Ghouta orientale est un fief rebelle qui fait, depuis 2013, l’objet de bombardements quasi quotidiens.

Cette année-là, le conflit prend un nouveau tournant dans la zone avec des attaques chimiques dans les alentours de Damas ; en mai, les journalistes du Monde sur place sont les premiers à être témoins d’attaques chimiques lancées à l’entrée de la capitale durant plusieurs jours. Mais c’est surtout lors d’un massacre durant la nuit du 21 août de la même année que ces armes sont utilisées massivement.

A partir de 2015, des dizaines de civils sont affectées par les pénuries de nourriture et de médicaments.

Depuis l’été 2017, la région est censée être une des « zones de désescalade » créées en vertu d’un accord entre la Russie, l’Iran — principaux soutiens du régime — et la Turquie, qui appuie l’opposition. Mais les bombardements n’ont jamais cessé. Le 5 février, le régime lance une offensive aérienne d’une intensité inédite qui se poursuit actuellement par une offensive terrestre. Selon, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, plus de 1 300 civils sont morts près d’un mois dans l’enclave rebelle.