Les autorités des Maldives ont arrêté plus de 140 opposants après une grande manifestation, alors que tout rassemblement est interdit en vertu de l’état d’urgence imposé début février par le président Abdulla Yameen, a annoncé, samedi 17 mars, l’opposition.

Des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale Malé, vendredi soir, et avaient continué à manifester jusque dans les premières heures de samedi, demandant la fin de l’état d’urgence, précise un communiqué publié par l’opposition à Colombo, au Sri Lanka. « Ignorant l’interdiction mise en place par le président et bravant les gaz poivrés et gaz lacrymogènes utilisés par la police et l’armée, aux premières heures de samedi, la manifestation rassemblait plusieurs milliers de personnes », déclare le communiqué.

Trois parlementaires arrêtés

A la suite de cette démonstration, 141 opposants prodémocratie, dont trois parlementaires, ont été arrêtés, la plus importante arrestation de masse depuis 2015, toujours selon l’opposition. La police maldivienne a confirmé, samedi, ces arrestations et fait savoir que seules deux personnes avaient été relâchées pour l’instant. Elle a également confirmé l’usage de gaz poivré et lacrymogène pour disperser cette manifestation interdite.

Le président Yameen fait face à une opposition de plus en plus grande, aussi bien dans le petit archipel de l’océan Indien qu’à l’extérieur, où de nombreux pays ont appelé à un retour à la démocratie. Il avait déclaré l’état d’urgence, limitant notamment les pouvoirs de la justice et du Parlement, après que la Cour suprême avait annulé des condamnations criminelles contre des dirigeants de l’opposition.