Lucas Ocampos contre l’Athletic Bilbao, le 15 mars 2018, en Ligue Europa. / VINCENT WEST / REUTERS

Dernière équipe française encore en lice sur la scène européenne, l’Olympique de Marseille, actuellement troisième de Ligue 1, jouera sa fin de saison sur deux tableaux. Les Marseillais reçoivent, dimanche 18 mars, un Olympique lyonnais tout juste sorti de la Ligue Europa qu’ils peuvent repousser à huit points en cas de victoire, et se rapprocher par la même occasion à quatre points de Monaco, toujours 2e après sa victoire contre Lille (2-1).

Mais pour cela, les hommes de Rudi Garcia vont devoir réaliser quelque chose qu’ils n’ont encore jamais fait cette saison : battre une des trois autres meilleures équipes françaises en championnat.

En cinq matchs face à Monaco, Paris et Lyon, Marseille a perdu trois fois et fait deux nuls (contre Monaco et Paris). Soit deux petits points pris sur quinze possibles. Une misère, quand on sait que dans ce mini-championnat à quatre le PSG a pris 10 points sur 15 possibles, Monaco 7 sur 15, et Lyon 9 sur 15.

Cette faiblesse face aux grosses équipes ne date pas de cette saison. Depuis mai 2015 et une victoire contre Monaco (2-1), les Marseillais n’ont plus jamais battu Paris, Monaco ou Lyon en championnat.

« Si on ne peut pas battre les gros, on battra tous les autres »

Les chiffres, comme souvent, ne disent pas tout. Lors de cette saison, il y a eu des larges défaites (1-6 à contre Monaco, 0-3 contre le PSG) mais aussi des matchs où les Marseillais auraient pu espérer mieux (la défaite 0-2 contre Lyon). A domicile, ils ont réalisé des performances plus qu’acceptables : ils ont été rejoints à la dernière seconde par Paris, sur un superbe coup franc d’Edinson Cavani (2-2), et se sont contentés d’un nul (2-2) contre Monaco alors qu’ils s’étaient procurés les plus belles occasions.

La fébrilité contre les grosses écuries est compensée par une domination face au reste de la Ligue 1 : Marseille prend en moyenne 2,37 points par match contre les équipes hors « Big Quatre ». Un chiffre forcément inférieur à celui de Paris (2,8 points par match), mais similaire à celui de Monaco (2,36), et bien supérieur à celui de Lyon (1,8). C’est d’ailleurs ce que voulait retenir Rudi Garcia, en conférence de presse, samedi.

« On s’est posé la question avant le match contre Paris, pour savoir s’il ne valait mieux pas gagner au Parc et contre Lyon, et perdre tous les autres. Et puis on a regardé, et on s’est dit qu’on n’irait jamais au bout. On a donc décidé d’essayer de gagner tous les autres, et si on pouvait battre les gros, on les battrait. Et si on ne peut pas, on gagnera tous les autres matchs, et on finira mieux que si on n’avait battu que les gros pendant toute la saison. Trois points, c’est trois points. Les trois points obtenus contre Troyes valent les trois points contre Paris. »

C’est mathématiquement juste, mais une victoire contre un rival direct, en l’occurrence Lyon, c’est non seulement trois points, mais aussi éloigner par la même occasion son adversaire du jour de la dernière place qualificative pour la Ligue des champions. On ne peut pas dire la même chose de Troyes.

L’OM invaincue au Vélodrome depuis 17 matchs

Les Marseillais pourront se rassurer en se rappelant qu’ils sont invaincus au Stade-Vélodrome depuis le mois de septembre, et une défaite 3-1 contre Rennes. L’OM tombait alors à la 10e place, son pire classement de la saison. Depuis, Marseille a enchaîné une série de 17 matchs sans défaite à domicile (13 victoires, 4 nuls) toutes compétitions confondues.

Compte tenu de cette dynamique positive, l’entraîneur marseillais attend beaucoup de ses joueurs et de ses supporteurs, dimanche soir :

« On veut montrer qu’on vaut mieux que le résultat de l’aller [défaite 0-2]. On est chez nous, devant un Vélodrome qui va être plein à craquer. On attend une ambiance de feu, et le fait que ça puisse peser sur l’équipe adverse et galvaniser nos troupes, c’est quelque chose d’important. J’espère que l’on aura des forces décuplées. »

Marseille semble avoir accumulé autant de capital confiance que Lyon en a perdu. Depuis leur victoire contre le PSG, le 21 janvier, les hommes de Bruno Génésio n’ont gagné qu’un match (contre Caen, 1-0), pour trois nuls et trois défaites. Ils ont aussi été éliminés de la Coupe de France et de la Ligue Europa. Le match de dimanche ressemble à une dernière chance pour Génésio, entraîneur en éternelle quête de légitimité, de sauver sa tête.