Un groupe d’étudiants rassemblés en « assemblée citoyenne » à Caracas, au Venezuela, samedi 17 mars. / Fernando Llano / AP

Les incidents dans les manifestations sont de l’histoire ancienne au Venezuela. L’opposition a organisé des rassemblements pacifiques samedi 17 mars dans plusieurs villes du pays pour protester contre l’élection présidentielle anticipée convoquée le 20 mai par le président socialiste Nicolas Maduro.

Ces rassemblements, de taille modeste selon des correspondants de l’Agence France-Presse (AFP) sur place, ont consisté en des « assemblées citoyennes » et des débats sur la voie publique. Il s’agissait de la première mobilisation organisée par les adversaires de M. Maduro depuis la vague de manifestations qui avaient fait quelque 125 morts entre avril et juillet 2017.

« Les assemblées sont une démonstration de résistance face à un régime qui veut nier nos droits. Nous devons récupérer le droit de choisir librement, et c’est pour cela que nous luttons pour les garanties électorales », a déclaré à l’AFP la députée d’opposition Delsa Solorzano.

D’autres protestations pacifiques à venir

Ces protestations avaient été convoquées par Frente Amplio, un mouvement né en rejet de l’élection présidentielle anticipée. Alors que ce scrutin a traditionnellement lieu en décembre, il a été avancé au 20 mai par l’Assemblée constituante, dotée de pouvoirs étendus et composée uniquement de partisans du chef de l’Etat. Nicolas Maduro va chercher à se faire réélire jusqu’en 2025.

Outre la coalition d’opposition MUD, qui rassemble une vingtaine de partis anti-Maduro allant de la gauche au centre droit, le Frente Amplio comprend également des représentants des universités, des ONG et des dissidents du camp au pouvoir. La MUD, qui souffre de divisions internes et d’un manque de leadership, a choisi de boycotter la présidentielle du 20 mai, estimant au terme d’une négociation avec le gouvernement que le compte n’y était pas en matière de garanties électorales.

Le Frente Amplio compte multiplier les « protestations pacifiques » au cours des prochaines semaines, a affirmé Lilian Tintori, épouse de l’opposant Leopoldo Lopez actuellement en résidence surveillée.