Le projet d’inscription de la Corse dans la Constitution présenté par le gouvernement est « très en deçà des attentes », a déclaré lundi 19 mars le président de l’exécutif corse, Gilles Simeoni. « On est très en deçà des attentes, très en deçà de ce qui a été validé par le vote la semaine dernière par l’Assemblée de Corse, très en deçà du moment politique », a-t-il déclaré à l’issue d’une réunion avec Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’intérieur, chargée du dossier corse.

Le gouvernement prévoit dans sa réforme constitutionnelle l’introduction d’un article 72-5 spécifique à la Corse, où serait notamment reconnue son insularité. Mais pour le président de l’exécutif corse, l’article ne va pas assez loin :

« Cet article ne mentionnerait pas la notion d’autonomie et n’organise absolument pas un statut d’autonomie. On est uniquement dans une capacité d’adaptation qui serait reconnue à la Corse dans certains cas et dans des conditions extrêmement restrictives. Tantôt cette adaptation serait mise en œuvre par le législateur, soit elle serait mise en œuvre par la Corse mais après une autorisation par le Parlement. »

Des « spécificités » géographiques, économiques et sociales

Gilles Simeoni s’exprimait à l’issue d’une réunion de près de trois heures avec le président autonomiste de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, et avec Jacqueline Gourault. Celle-ci avait dit dimanche que le mot « autonomie » ne serait pas écrit dans l’article qui doit inscrire la Corse dans la Constitution, promesse d’Emmanuel Macron. Toutefois, le projet d’article reconnaît des « spécificités » à la Corse tant géographiques qu’économiques ou sociales, a dit lundi à l’AFP son entourage.

La « mention » de la Corse dans la Constitution est l’une des rares revendications des dirigeants nationalistes que le président de la République, dans un discours ferme, avait acceptées le 7 février à Bastia.