Yogi Adityanath, dirigeant de l’Etat de l’Uttar Pradesh. / Ludovic Marin/AFP

Le moine de 45 ans a été nommé à la tête de l’Etat de l’Uttar Pradesh en mars 2017, par le premier ministre indien Narendra Modi.

Milicien

Emmanuel Macron aurait-il dû esquiver cette rencontre ? Lors du troisième jour de sa visite en Inde, lundi 12 mars, le président français a été accueilli par Yogi Adityanath, l’une des figures les plus controversées de la politique indienne. Le dirigeant de l’Etat de l’Uttar Pradesh est aussi le chef d’une milice hindoue qui sème la terreur parmi les musulmans. Ce moine de 45 ans a été emprisonné en 2007 pour avoir organisé des émeutes, et il est poursuivi pour tentative de meurtre, intimidation criminelle et incitation à la haine.

Extrémiste

Pour se défendre, le chef de l’Etat a expliqué « que ce serait une drôle de conception que de défendre la démocratie seulement quand elle colle avec nos valeurs ». Problème : Yogi Adityanath, simple député au Parlement, n’a pas vraiment été élu à la tête de l’Etat le plus peuplé du pays. Il a été nommé à ce poste en mars 2017 par le premier ministre indien, Narendra Modi, soucieux de flatter la frange la plus extrémiste de son électorat.

Islamophobe

Yogi Adityanath, qui a fait vœu de célibat et vit dans un temple entouré de vaches, a créé une « brigade anti-Roméo » chargée de traquer les harceleurs de rue. En réalité, ce sont les musulmans qui sont visés, accusés de mener le « djihad de l’amour », c’est-à-dire de séduire de jeunes hindoues pour les convertir à l’islam. A l’occasion de la fête de l’indépendance, le 15 août, il a demandé aux écoles musulmanes de fournir des vidéos prouvant que leurs étudiants chantaient l’hymne national.

Provocateur

L’homme multiplie les déclarations incendiaires, les propos radicaux et provocateurs. Il a conseillé en 2015 à tous ceux qui n’effectueraient pas la « salutation au soleil » lors de la Journée internationale du yoga de « se noyer dans la mer ». Il a également affirmé que, s’il en avait les moyens, il installerait des statues de divinités hindoues dans toutes les mosquées.