L’intellectuelle marocaine Asma Lamrabet, connue pour ses positions progressistes, a été « poussée à la démission » du Centre des études féminines en islam pour avoir défendu l’égalité homme-femme dans l’héritage, ont rapporté, mardi 20 mars, des médias locaux.

« J’ai présenté ma démission […] Une étape est finie », a tweeté l’écrivaine et chercheuse qui dirigeait depuis 2011 ce centre dépendant de la Ligue des théologiens du Maroc, sans expliquer les raisons de son départ.

Mais selon son entourage, ce sont bien ses prises de position sur la question controversée de l’héritage qui ont provoqué sa démission. Au Maroc, comme dans la plupart des pays musulmans, la femme n’a droit qu’à une demi-part successorale. Et les dernières déclarations d’Asma Lamrabet avaient « provoqué un tollé notamment parmi les salafistes, qui n’ont pas lésiné sur les insultes », rappelle le site Médias24.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont exprimé leur soutien à cette chercheuse, médecin biologiste de formation, qui prône une lecture dépolitisée des textes religieux pour permettre aux femmes musulmanes de s’émanciper.

Le débat sur la question successorale a été ouvert en 2015 au Maroc, les progressistes critiquant depuis une législation « inégalitaire » alors que les milieux conservateurs rejettent tout débat sur la question.