La Réserve fédérale (la banque centrale des Etats-Unis, Fed) a opéré, mercredi 21 mars, la première hausse des taux d’intérêt de l’année alors que les perspectives de l’économie américains se sont renforcées.

La Fed a augmenté ses taux d’un quart de point de pourcentage (0,25 %) pour les faire évoluer dans la fourchette de 1,50 % à 1,75 %, précise un communiqué du Comité monétaire qui, sans évoquer le stimulus budgétaire des réductions d’impôt, reconnaît que « les perspectives économiques se sont renforcées ces derniers mois ». La Fed assure toujours que la politique monétaire reste « accommodante ».

La décision a été prise à l’unanimité pour cette première réunion présidée par Jerome Powell, 65 ans, le nouveau patron de la Fed choisi par Donald Trump.

Alors que les analystes s’attendaient à ce que la banque centrale augmente ses prévisions de hausse pour le reste de l’année, les participants au Comité monétaire ne projettent toujours que deux relèvements de plus en 2018 après celui de mercredi. En revanche, pour 2019, ils ont ajouté un tour de vis supplémentaire, ce qui portera à trois également les relèvements pour l’année prochaine.

Des prévisions de croissance révisées à la hausse

La Fed se garde de commenter dans son communiqué l’ampleur du stimulus budgétaire promu par le président Donald Trump mais prend acte du fait que « les perspectives économiques se sont renforcées ces derniers mois ». Les massives réductions d’impôt accordées notamment aux entreprises ainsi que la hausse des dépenses budgétaires (notamment militaires) agissent comme un stimulant de l’activité.

La Banque centrale a d’ailleurs relevé sa prévision de croissance à 2,7 % pour 2018, l’approchant de l’objectif de 3 % du président Trump.

Sur la conjoncture, le communiqué de la banque centrale signale que l’activité américaine au premier trimestre a progressé à un rythme « modéré » au lieu de « solide », comme elle l’avait dit en janvier. La croissance des dépenses des ménages s’est, en effet, un peu freinée.

L’expansion du premier trimestre pourrait, en effet, tomber à 1,8 % en rythme annuel au lieu de 2,5 % pour le quatrième trimestre, selon une prévision très provisoire de la Fed d’Atlanta. Mais les trimestres hivernaux ont généralement été peu performants ces dernières années.

Les créations d’emplois ont été « fortes » alors que le taux de chômage est resté bas (4,1 %) et la Fed s’attend à ce qu’il baisse encore. De la même façon qu’elle l’avait dit il y a six semaines, la Fed est confiante dans le fait que l’inflation va se stabiliser autour de son objectif de 2 % à moyen terme.