Par leurs provocations, l’attaquant Nabil Fékir ou le gardien de but Geoffrey Jourdren ont fait descendre les supporteurs sur le terrain. Des débordements loin d’être uniques…

10 mars 2018 : Losc limité

Des supporteurs du Losc sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy, à Lille, le 10 mars 2018. / Federico Pestellini / Panoramic

Nouvel investisseur, jeunes joueurs talentueux, entraîneur de renom et slogan à la démesure des ambitions : « Losc Unlimited ». Des desseins de gloire pour un club qui se retrouve, huit mois plus tard, à l’agonie sportivement et en mal de garanties financières. Désabusés, une grosse centaine de supporteurs lillois envahissent le terrain pour s’en prendre à leurs joueurs, aux cris de « Si on descend, on vous descend ! ». Ambiance.

5 novembre 2017 : maillot agité

L’attaquant lyonnais Nabil Fékir exhibe son maillot, au stade Geoffroy-Guichard, à Saint-Etienne, le 5 novembre 2017. / Romain Lafabregue/Icon Sport via Getty Images

« Ce n’est peut-être pas un geste à faire, mais ça a mis un peu de piment. Si je m’excuse ? Non. » Après avoir inscrit le but du 5-0 contre l’ennemi juré, Saint-Étienne, le capitaine de Lyon Nabil Fékir enlève son maillot et le porte en étendard face aux tribunes adverses. Scène picturale qui provoquera la descente sur la pelouse de centaines de supporteurs stéphanois vexés et une interruption de trente minutes.

25 août : garde chassé

Le gardien de but nancéen Geoffrey Jourdren est exclu du match par l’arbitre, au stade Francis-Le Blé, à Brest, le 25 août 2017. / Nicolas Créach/PHOTOPQR/Le Télégramme/MAXPPP

Déprécié pour sa confiance en soi jugée excessive et moqué pour sa syntaxe parfois nébuleuse, le gardien nancéen Geoffrey Jourdren est l’un des mal aimés du foot français. Insulté durant tout un match de Ligue 2 par des supporteurs brestois logés derrière son but, il craque et frappe un ballon en direction des tribunes. Une vingtaine d’ultras descendent sur la pelouse tandis que le gardien est évacué. Il sera suspendu dix matchs.

19 août : président nargué

Les supporters lensois ont envahi la pelouse après le troisième but inscrit par Brest, au stade Bollaert-Delelis à Lens, le 19 août 2017. / Pierre Le Masson/PHOTOPQR/Voix du Nord/MAXPPP

À Lens, l’équipe périclite et le vrai spectacle est dans les tribunes. Mais si le public du stade Bollaert est souvent salué comme le plus fidèle de France, lui aussi a ses limites. Après trois défaites inaugurales en Ligue 2, les fans n’attendent pas la fin de la quatrième, contre Brest, et percent le cordon de sécurité. Ils s’avancent sous la tribune présidentielle pour appeler au changement. Sur leurs banderoles : « Y a-t-il un pilote dans l’avion ? »

16 avril : rencontre corsée

Un agent de la sécurité retient le gardien de but lyonnais Anthony Lopes à la mi-temps, au stade Armand-Cesari, à Bastia, le 16 avril 2017. / Pascal Pochard-Casabianca/AFP

Après un match à Lyon au terme duquel les Bastiais s’estiment lésés, leur entraîneur prévient : « Il ne faudra pas avoir la gastro quand ils viendront à Bastia, car cela va se régler comme d’habitude. Comme des Corses. » Le jour dit, à l’échauffement, une poignée de supporteurs et un stadier entrent sur la pelouse pour en découdre avec les Lyonnais. Coups donnés et reçus. Rebelote à la mi-temps, le match ne reprendra jamais.

Par Albert Marie