Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a accordé une amnistie à quelque 3 000 personnes détenues dans les prisons surpeuplées du pays, ont annoncé, jeudi 22 mars, les autorités pénitentiaires. « Le président a, selon la Constitution du Zimbabwe, décidé d’accorder une grâce à certains détenus. […] Cela facilitera la décongestion de nos prisons », a indiqué l’administration pénitentiaire du Zimbabwe dans un communiqué.

Cette mesure vise notamment la totalité des détenues femmes – à l’exception de celles condamnées à la prison à perpétuité –, mais aussi les détenus handicapés et mineurs qui purgent des peines de moins de trois ans et en ont déjà accompli le quart. Tous les prisonniers malades et âgés de plus de 60 ans qui ont déjà accompli un tiers de leur peine seront également libérés.

En outre, les condamnés à mort qui attendent leur exécution depuis plus de dix ans dans les couloirs de la mort verront leurs peines commuées en réclusion criminelle à perpétuité, selon les autorités. Les condamnés pour meurtre, trahison, viol, vols à main armée ou avec violence et ceux punis par une cour martiale sont exclus de cette mesure d’amnistie.

Des émeutes dans les prisons

En proie à une sévère crise financière et incapable de pourvoir aux besoins en vêtements, en nourriture et en soins de tous ses détenus, le Zimbabwe a régulièrement pratiqué, ces dernières années, des amnisties de masse. Durant la seule année 2013, une centaine de prisonniers étaient morts faute d’une prise en charge adéquate. Ces mauvaises conditions de détention avaient provoqué en 2015 une vague d’émeutes dans les établissements pénitentiaires du pays, qui s’était soldée par la mort de quatre détenus.

Le Zimbabwe compte environ 20 000 prisonniers, pour une capacité de 17 000 places. Des élections générales y sont prévues en juillet, les premières depuis la démission en novembre, sous la pression de l’armée et de son parti, de Robert Mugabe, 94 ans, au terme d’un règne sans partage de trente-sept ans.