Ratko Mladic à son entrée au TPIY le jour du verdict. / PETER DEJONG / AFP

Condamné à une peine d’emprisonnement à vie pour crimes de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye, le général serbe de Bosnie Ratko Mladic a fait appel jeudi 22 mars.

Les avocats de M. Mladic, surnommé le « Boucher des Balkans », ont demandé « à la chambre d’appel d’annuler toutes les condamnations erronées » et d’acquitter leur client, en relevant des « erreurs fondamentales » dans le jugement, y compris l’identification erronée de la position de Mladic au sein des dirigeants serbes de Bosnie. Le parquet a également interjeté appel, exhortant le tribunal à déclarer Mladic coupable d’une deuxième accusation de génocide.

Dix chefs d’accusation retenus

Inculpé en 1995, Ratko Mladic a été arrêté chez un cousin après une cavale de seize ans et transféré à La Haye. Son procès en première instance a duré cinq ans. Sa condamnation, en novembre, a été prononcée plus de vingt ans après la guerre qui a fait plus de 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés dans les années 1990.

Agé de 75 ans, M. Mladic a été reconnu coupable de dix chefs d’accusation, dont le génocide de l’enclave de Srebrenica, où 8 000 hommes et garçons musulmans ont été tués en 1995. Il a, cependant, été acquitté de l’accusation de génocide dans plusieurs municipalités. Le « Boucher des Balkans », qui n’a jamais reconnu une once de culpabilité, a également été jugé coupable de l’enlèvement d’employés des Nations unies et du siège de Sarajevo, long de quarante-quatre mois, au cours desquels 10 000 personnes ont été tuées.

Le procès en appel de Ratko Mladic se tiendra devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), organisme chargé d’achever les travaux des tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et pour l’ex-Yougoslavie. Tout comme celui de Radovan Karadzic, son alter ego politique, condamné à quarante ans de prison en première instance.